Horizon Zero Dawn pour certains, la rage de Gears of War 4 ou le gameplay de Zelda pour d'autres, cet E3 a bien marqué les esprits et chacun y va aujourd'hui de son annonce ou sa présentation préférée du salon. Pour nous, God of War a fait forte impression car c'est une réelle prise de risque. Mais un risque mesuré, tout l'inverse de Capcom qui joue à l'Euromillions avec sa série fétiche en transformant un Action Horror brillant en ersatz de P.T. (la démo du jeu annulé Silent Hills). On leur laisse le bénéfice du doute même si l'interrogation demeure : doit-on adapter le jeu vidéo à la VR ou est-ce la VR qui doit s'adapter au jeu vidéo ? Car ce Resident Evil VII peut difficilement cacher sa volonté d'attirer tous les acheteurs du casque avant ses propres fans.
God of Reboot
Le reboot, qui consiste à rembobiner une licence du début en changeant son cahier des charges, est un classique qui réussit mieux à notre milieu (Tomb Raider 2013) qu'à celui du cinéma (Spider-Man, Les 4 Fantastiques). Mais pour God of War, Santa Monica réalise un reboot tout en conservant l'idée de suite ! Car le jeu se déroule bien après les événements du troisième, alors que notre ancien Dieu tente de vivre normalement sur Terre avec son fils, et de lui apprendre toutes les bases de la survie.
Le premier choc est évidemment visuel, non pas parce que le jeu est graphiquement sublime mais parce que le studio Santa Monica a abandonné cette caméra beat them all pour un format plus actuel, emprunté à Resident Evil 4, Dead Space et Gears of War. Cette fameuse caméra épaule va non seulement changer l'action du jeu et la précision de la visée, mais ajouter une touche cinématographique à l'ensemble. Les développeurs ont d'ailleurs confirmé l'absence de chargements in-game. À l'instar d'un certain Uncharted 4, vous devriez donc charger uniquement le jeu au début, et le reste se déroulera sans interruption pour éviter de casser le rythme.
The Last of God
Le lien père / fils et cette caméra dynamique nous renvoie irrémédiablement aux plus belles heures sur The Last of Us avec Joel et Ellie. Comme Ellie, le fils de Kratos n'est pas là pour jouer les handicaps mais servir l'action et l'émotion. On le constate dès la première présentation, lorsque Kratos demande à son fils d'achever la bête et qu'il tente d'y parvenir mais sa visée est encore imprécise, la flèche atterrit donc dans l'épaule du père... qui décide de finir le travail lui-même.
Mais au fil du jeu, le fils va mûrir, gagner de l'expérience (littéralement, on le voit grapiller quelques points d'XP à chaque action) et on l'imagine bien finir l'aventure avec la puissance d'un guerrier capable de prendre le relais d'un paternel vieillissant. God of War peut être l'épisode de transition entre deux héros.
Les repères indispensables
Kratos n'utilise plus ses doubles lames mais une hache qu'il jette sur le crâne de sa victime pour assurer le spectaculaire et le gore... et peut rappeler à tout moment, à la manière d'un autre Dieu qui évolue au sein des Avengers quand il n'est pas trop occupé sur sa planète d'Asgard. En combat, il utilise des combos pour affaiblir sa proie et l'achève une fois qu'un symbole (représentant la touche Rond de la Dual Shock) s'affiche à l'écran, comme dans les précédents épisodes.
La démo de l'E3 montrait toutefois une nouvelle technique, la Rage Spartane, que l'on active en appuyant sur les deux sticks analogiques. Cette dernière sonne le glas du boss, le fameux Quick Time Event ultra dynamique et violent si cher à God of War. Rassurant ainsi son audience encore sous le choc de la nouvelle proposition, car il s'agit bien d'un reboot mais les repères sont là. God of War change mais n'oublie pas son public. On attend à présent une date, et connaissant les habitudes du studio, on table déjà sur une sortie entre mars et juin 2017. À suivre !