Hades, déjà un gros succès depuis 2018
L’année 2020 a été belle pour les amateurs de rogue-lite, ces jeux dérivés des rogue-like (dont l’action a lieu dans des niveaux fermés de type donjon) mais pouvant être de tous types (plateforme, RPG, etc.). Après les très bons ScourgeBringer (jeu indépendant) et Rogue Legacy 2 (actuellement en accès anticipé), c'est Hades qui a mis la barre encore un peu plus haut en cette fin d’année. Sorti le 17 septembre sur PC, Mac et Nintendo Switch, le titre développé et publié par Supergiant Games s'est par exemple vendu à 300 000 exemplaires en trois jours, ce qui a permis au jeu d’atteindre directement le million de ventes en comptant celles déjà réalisées depuis son accès anticipé. Ce sont donc pas moins de 700 000 joueurs curieux qui s’étaient déjà rués depuis décembre 2018 sur la version encore inachevée de cet Hades et qui ont aidé avec leurs retours à ce qu’on se régale autant à incarner aujourd'hui Zagreus, le héros du jeu.
Un fils des Enfers qui doit fuir Hades
La version définitive d’Hades a notamment vu les développeurs modifier quelque peu une histoire passionnante, en ajoutant des éléments nouveaux (dont une véritable fin) à un scénario hors du commun. Faisant partie des spécialistes de l’action-RPG et des directions artistiques léchées avec les déjà très acclamés Bastion, Transistor et Pyre, les studios Supergiant Games ont en effet imaginé un environnement original. Le directeur créatif Greg Kasavin, ancien critique de jeux vidéo qui avait déjà travaillé sur les trois titres précédents du studio, souhaitait installer l’intrigue au cœur de la mythologie grecque, à laquelle il s’intéresse depuis qu’il est enfant. Zagreus, personnage mythologique qui n’est pas toujours identifié de la même façon dans les différents récits existants, est dans ce jeu le fils d’Hades et le prince des Enfers, deux entités auxquelles il essaie d’échapper. Un scénario qui colle parfaitement à l’esprit d’un rogue-lite (ou même d’un rogue-like), où le joueur peut passer en quelques secondes d’un sentiment d’invincibilité à la mort de son personnage et l’obligation de redémarrer du tout début.

Une frénésie de possibilités
Votre but est donc d’aider Zagreus à s’enfuir du Royaume des morts et de rejoindre l’Olympe en traversant les différentes salles du jeu représentant différents lieux infernaux comme le Tartare ou l’Élysée, et dont l'ordre d'apparition se fait de manière aléatoire. Entraîné par Achille et armé au départ de la Lame du Styx (d’autres armes sont à débloquer en récupérant des clés chtoniennes), vous allez rencontrer à la fois beaucoup d’ennemis et d’amis, votre père Hades et ses sbires vous traquant sans cesse, tandis que les dieux de l’Olympe comme Zeus, Poséidon ou Athéna vous accordent de nouveaux pouvoirs comme la possibilité d’électrifier, de geler, mais aussi d’enivrer ou empoisonner (coucou Dyonisos !). Des héros et d’autres personnages de la mythologie grecque, comme Orphée et Eurydice, vous permettront également d’avancer dans le jeu. Il existe donc une multitude d'itinéraires, de nombreuses relations à approfondir entre Zagreus et les autres personnages, mais aussi plusieurs armes à découvrir qui plus est sous différents aspects plus ou moins efficaces. Cette richesse narrative pousse les plus accros à recommencer plusieurs fois ce jeu demandant une bonne douzaine d’heures pour être terminé.

Un gameplay compréhensible sans être simpliste, une direction artistique au top
Il faut cependant du temps pour finir Hades la première fois. Sa prise en main est bonne et rapide, mais il faut être très précis sur les commandes, et avoir notamment le bon dosage entre les différents types d’attaques (classique, à distance, spéciale, et l’esquive) qui impactent différemment la barre de vie. Les différents boss sont également au niveau et la moindre saute de concentration conduira à se faire tuer encore et encore. L'expérience est précieuse et recommencer n’est pas un gros problème, car l’environnement créé par les studios Supergiant Games est incroyable avec des graphismes en 3D isométrique très détaillés pour un rogue-lite et une bande-son magnifique signée Darren Korb. Ce dernier avait lui aussi déjà fait un super travail pour accompagner les précédents jeux du studio. On apprécie également le sens de l’humour utilisé dans des dialogues très bien doublés, venant trancher avec la solennité de cette histoire divine.

Hades va chercher la perfection !
Avec cette version 1.0 de sa pépite Hades, Supergiant Games signe une copie quasi parfaite, qui pourrait même faire basculer dans le monde des dieux les joueurs appréciant habituellement peu les rogue-lite. De nouveaux objets, environnements et parties de l’histoire ont été ajoutés pour arriver à un jeu à la fois excessivement riche et pointu à sa sortie en septembre. Et ce n’est pas encore fini, puisqu’on peut compter sur le studio pour continuer à être réceptif aux demandes des joueurs afin de poursuivre les améliorations. On attend d’ailleurs la sauvegarde croisée prévue entre PC et Nintendo Switch afin de pouvoir passer d’un support à un autre sans perdre tout ce qu’on a déjà fait. D’autant qu’il est quand même plus confortable à certains moments d’être sur l’écran de son PC plutôt que sur la petite dalle de la Switch.