Réinventer la mythologie
Après six épisodes originaux se déroulant en Grèce, les équipes en charge du développement ont décidé de partir vers les contrées nordiques et ainsi proposer un nouveau panthéon de dieux surpuissants. Une chose n'a cependant pas été modifiée : le héros, Kratos.
Pour le reste, les joueurs sont en présence d'un nouvel opus bien plus narratif que les précédents, mettant avant tout l'accent sur la relation entre le protagoniste principal et son fils nommé Atreus. Cette envie de tout chambouler vient d'un homme : Cory Barlog.
Merci Max !
Barlog est un développeur de renom qui a réalisé God of War II et a également œuvré sur le premier ainsi que sur le troisième épisode. Ensuite, après son départ de chez Sony, il est allé travailler sur le jeu vidéo Mad Max, en compagnie du réalisateur australien George Miller. Cette rencontre a été déterminante pour Cory, qui a beaucoup appris sur la manière de développer un personnage et sur le genre dramatique en général. Ces deux aspects ont une présence forte dans God of War.
Cette fois, Kratos contrôle la rage qui est en lui afin d'assurer un avenir meilleur à sa progéniture. Cette réconciliation avec la vie en général ne se fait pas sans heurts, mais elle montre une toute nouvelle facette (finalement plus humaine) du personnage.
Une histoire de famille
Si God of War a gardé son aspect spectaculaire, avec ses décors somptueux et ses ennemis immenses, il raconte cette fois une histoire plus intime. Dès le départ, les équipes de Sony Santa Monica ont tenu à ce que Kratos soit accompagné par son fils Atreus. Le joueur peut donner des ordres à ce dernier, mais c'est dans le récit qu'il prend toute son importance.
Ce jeune guerrier fait office de connexion entre son père et le joueur qui dirige l'action. C'est ce lien qui sert de fil conducteur à toute l'histoire. Là où Kratos ne semait que mort et destruction dans les anciens opus, il assume ici son rôle de père même si la violence n'est jamais bien loin. Un scénario marquant, bouleversant et haletant à plus d'un titre.
Comme au cinéma
Là où God of War a d'autant plus brillé, c'est dans sa réalisation globale. Le jeu tient ainsi d'une traite, sans le moindre temps de chargement ou cinématique. Une prouesse technique exceptionnelle qui ancre la volonté de Barlog et de ses équipes d'apporter un vrai cachet cinématographique à leur œuvre. L'interface est également épurée et la bande originale magistrale a été confiée à Bear McCreary. Cet épisode a réussi à prouver que la résurrection d'une licence est possible, sans pour autant avoir à effectuer un reboot complet.
Ainsi, God of War a terminé l'année 2018 avec plus de 5,6 millions d'exemplaires vendus et de nombreuses récompenses, dont celle du « jeu de l'année » attribuée par les prestigieux Game Awards. Bien évidemment, un nouvel opus est sans nul doute déjà en préparation, Cory Barlog ayant déjà des idées pour pas moins de cinq suites. Kratos n'a pas encore dit son dernier mot !