Il y a toujours une incompréhension terrifiante lorsqu'un joueur console observe au loin cette tour peu esthétique et parfois éclairée au néon, comme si cette machine était réservée aux amateurs de tuning. Le joueur a peur de l'encombrement, du bruit, de cet étonnant combo clavier/souris qui remplace sa manette, de prime abord plus ergonomique. Il y a aussi ce langage improbable, ce nouveau glossaire barbare à amadouer « T'as une GTX ? 770 ou 980 ? Et ton processeur cadence bien à 3Ghz ? », qui s'éloigne du simple plug and play des consoles, tu branches, tu joues. Enfin il y a l'argument imparable du prix, celui qui met généralement fin à l'éventuel craquage de fin d'année. Eh oui, mille euros une configuration très correcte, ce n'est pas à la portée de tous. Mais il ne faut pas confondre hors de prix et investissement sur la durée.
Mon PC, une génération intemporelle
Il y a en effet une base à envisager lorsque l'on souhaite jouer sur PC, et elle tourne généralement autour des mille euros (hors écran). Oui c'est cher, mais le PC n'a pas de date de péremption. Vous le gardez pendant plusieurs années et changez quelques pièces pour le mettre à jour, si le souhait est de faire tourner les derniers jeux en Ultra. Mais dites-vous bien qu'à l'heure actuelle, un jeu configuré en «Moyen» fait déjà mieux qu'une PlayStation 4 ou une Xbox One.
Plus intéressant encore, le PC ne change pas. Vous souhaitez découvrir demain un jeu plus ancien ? Alors achetez-le à moins de 5 € sur Steam, Origin, Uplay ou certains sites comme GOG.com, vous en profiterez avec toutes les options au maximum. Sur console, il faut trouver le support d'origine et découvrir le petit monde du retrogaming (souvent onéreux) ou attendre une remasterisation qui sera vendue plein pot. Certains titres sont encore divins graphiquement en 2016, c'est le cas de The Witcher 2. Et le troisième épisode en Extrême fait passer la version console pour un petit jeu techniquement honorable.
Des économies constantes
Si le premier payement est souvent douloureux (à moins d'acheter sa tour en X fois sans frais), les économies du joueur PC sont évidentes sur le long terme. Les dernières soldes Steam en sont la preuve formelle avec de l'indé vendu entre 1 et 4 € et des hits récents à moins de 15 €. Aux dernières soldes, nous avons dépensé 150 € et notre bibliothèque s'est enrichie de vingt et un jeux parmi lesquels Borderlands The Pre-Sequel, Lightning Returns Final Fantasy XIII, Tales from the Borderlands, Ori and the Blind Forest et bien d'autres.
Les quatre jeux cités précédemment, en se basant sur les tarifs pratiqués durant les dernières soldes PSN et Xbox Live, nous auraient déjà coûtés 75 € sur console. Quant aux nouveautés, elles sont vendues en moyenne 50 € contre 60 à 70 € sur PS4 et Xbox One (et on peut les acheter à 35 € sur certains sites mais c'est une autre histoire). Et puis sur PC, vous ne payez aucun abonnement pour jouer en multi.
La liberté de jouer
Enfin, le PC est un confort unique. Vous pouvez télécharger la VO de tous vos jeux avec des sous-titres français ou profiter des émulateurs pour jouer à la Super NES et la Neo Geo gratuitement (avec des jeux traduits par les fans qui n'ont jamais quitté le territoire japonais, notamment Secret of Mana 3 / Seiken Densetsu 3). Jouer sur PC c'est aussi accéder à des mods pour transformer vos antiquités en jeux dernier cri pour pas un centime de plus.
Allez jeter un coup d’œil aux photos ci-dessous qui montrent Skyrim sur PC avec une quarantaine de mods sélectionnés par nos soins (désolé, on a planqué les mods sulfureux) et une quatrième sur PS3 pour comparer. Et les jeux d'origine vendus 5 € sont généralement bien supérieurs aux remasterisations «next gen» proposées à 45 €, preuve en sont Sleeping Dogs et Dishonored.
Conclusion
Oui, jouer sur PC coûte cher... au début. Mais ce que vous dépenserez ensuite à l'année sur PC vous coûtera deux à trois fois moins cher que sur console. Et si vous avez peur du clavier/souris, alors branchez un pad Xbox One ou PS4. Lorsque les constructeurs décideront de changer de génération, votre PC lui, sera toujours dans votre salon avec deux cent jeux qui ne finiront pas au placard mais dans votre bibliothèque virtuelle, accessible d'un simple clic.
Alors pas de jaloux, nous sommes tous réunis autour d'une même passion et tous les supports sont excellents (envoyez les violons !). La PS4 continuera de briller avec des exclusivités telle que Uncharted 4 et la Xbox One peut se pavaner avec Forza Motorsport 6 et Halo 5. Sur PC, ce sont les DOTA 2, League of Legends, Counter Strike et autres MMO qui règnent en maître. Mais vous savez à présent que le PC, ce n'est pas le mal... et à titre personnel, j'étais un joueur console de 1987 à 2014 avant de craquer pour un PC. Aujourd'hui, c'est 70-30 en faveur du PC depuis que les japonais adaptent leur catalogue. Comme quoi... on peut changer !