À la frontière entre World of Warcraft et Diablo, Devilian est une curiosité en provenance de Corée. Un mélange de MMO et hack'n slash qui assure une action épileptique avec l'accent mis sur les sorts de zone. L'expérience commence plutôt bien, en-dehors de cette mode du «gender locked» constatée récemment avec le superbe Black Desert Online. Vous n'aurez donc accès qu'à quatre classes différentes (Maléficieuse, Guerroyeur, Méphistombre, Armageddine) et un sexe prédéfini. Les noms sont barbares mais vous pouvez les changer grossièrement par Magicienne, Guerrier, Assassin et Chasseresse, avec des armes légèrement différentes du cahier habituel puisque vous manierez des fouets et du bon gros fusil.
La petite nerveuse
Puisqu'il est impossible de s'intéresser aux quatre classes simultanément, nous nous sommes dirigés vers l'Armageddine (après une courte escale sur la Maléficieuse, pour le coup trop classique). Ne vous fiez pas à sa petite taille, la folle furieuse utilise un énorme fusil et envoie des grenades, des mines, et esquive les attaques d'une simple roulade. Cette pirouette nous rappelle d'ailleurs la version console de Diablo III (l'esquive n'existe pas sur PC), et l'action n'en est que plus nerveuse face à des boss qui ont le sort de zone facile.
Après vingt niveaux de farming (sur cinquante), on constate que Ginno Games n'a pas été avare en coups. Les nouveaux sorts se débloquent rapidement et l'on se retrouve submergé par les raccourcis claviers atteignant vite les dix touches. Il est toutefois possible de les réduire à cinq en ne choisissant que les plus efficaces. Contrairement à un MMO, votre avatar n'a nullement besoin d'autant de techniques. Surtout qu'il peut se transformer par la suite en Devilian, un démon plus agressif encore qui dispose de nouvelles attaques !
Une bonne base
Dans les faits, Devilian a tout. Les personnages sont plutôt beaux, très cliché mais on s'en contentera, les armures ont fière allure sur les personnages de niveau 50 que l'on peut observer dans la capitale et le jeu propose de nombreuses zones à visiter (par téléportation, ce n'est pas un monde ouvert libre). Nous avons pu visiter des donjons limités à trois joueurs avec des boss, des objectifs linéaires et une loterie à la fin pour gagner des potions et autres objets utiles. Le nombre de tickets de loterie dépend de votre score final. Un S, pour avoir vidé le donjon rapidement et efficacement, donne deux tickets. Et Devilian libère rapidement la monture pour accélérer les déplacements, ainsi que des petits familiers mignons pour vous tenir compagnie sur la route. Notre fidèle JeanBernard, un chien à poils courts, nous accompagne partout.
Plaisir trompeur
Las, quelque chose ne va pas. Et cela ne vient pas seulement de l'optimisation maladroite (on note des ralentissements en dépit de notre bonne configuration) ou des serveurs capricieux par moment, mais de ce que l'on y fait. Car en vingt niveaux, force est de constater la redondance des situations. Va vérifier trois corps, tue les ennemis, tue le boss, va parler à X qui te demandera de vérifier trois corps, de tuer les ennemis puis le boss... on peut continuer ainsi sur cent lignes. Et si les skins sont plutôt réussies par la suite, les premiers niveaux changent surtout la couleur de votre équipement de départ. Une robe jaune, verte, bleue, blanche avec un nœud papillon... pas de quoi s'extasier !
En fait, Devilian ne fait pas grand chose pour se faire aimer et rappelle constamment son statut de Free to Play et ce travail de base moins fourni. Le joueur est rapidement envahi par un sentiment de déjà-vu barbant et sa motivation, il la trouve surtout dans l'enchaînement de sorts de zone et le lynchage d'ennemis par pack de vingt ou lors d'un massacre de faille. C'est déjà pas mal pour une base de hack'n slash, mais il faudra plus pour nous donner envie de poursuivre l'aventure, surtout vu le faible pourcentage de loots. À noter que si vous aimez le MMO coréen gratuit, Blade & Soul ne devrait plus tarder à arriver.