Du 24 mai, date de sa sortie officielle du jeu, au 27 mai, la licence Total War découvre les joies d'un lancement foudroyant en comptabilisant plus de cinq cent mille ventes ! Un record absolu qui fait la joie de The Creative Assembly, un studio anglais que les joueurs consoles respectent depuis la sortie du récent Alien Isolation, mais que les joueurs PC vénèrent depuis Shogun : Total War sorti en 2000. Alors pour être honnête, notre expérience Total War se résume à la version smartphone de Battles Kingdom. Et à une pluie de sous-titres dont nous avons retenu les noms uniquement pour paraître moins idiots en soirée : « Oui Attila ! Un enfer à faire tourner, mais mon trip c'est plus le Japon, Shogun 2 ».
Voilà pourquoi nous ne le testerons pas ! En revanche nous aimons Warhammer, et comme beaucoup d'autres, nous avons pensé que l'occasion était idéale pour découvrir enfin Total War. Et voici un retour d'expérience qui, on l'espère, donnera un indice à tous ceux qui hésitaient encore devant la boutique de Steam.
Trouver sa classe
Dès le lancement de la partie, le jeu vous propose quatre classes. Empire, Nains, Peaux-Vertes, Comtes Vampires, et une cinquième gracieusement offerte à tous ceux qui ont précommandé le jeu, Guerriers du Chaos. Le studio donne tout de même quelques mécaniques de jeu pour chacune d'entre elles. On apprend ainsi que l'Empire peut capturer des territoires appartenant aux humains ou aux vampires. Et que chaque faction autorise ou non certaines fonctionnalités.
Les Peaux-Vertes ne peuvent par exemple pas commercer et les vampires n’ont pas d’unité à projectiles. Devant ce choix assez imposant pour le genre, nous nous sommes dirigés vers les Peaux-Vertes, l’héritage Warcraft sans doute, ou parce que nous avons été emballés par l’imposante carrure de Azhag le Massacreur. Et puis on aime assez l’idée de « déclarer une guerre car un autre orque a mal parlé de notre chef ». Les Peaux-Vertes ont la subtilité dans les bottes.
La réalité dans la figure
Malheureusement, après plusieurs défaites et de nombreuses incompréhensions car nos Peaux-Vertes n’ont pas de tutoriel de départ, nous nous sommes résignés à rejoindre les nains. D'après le jeu, il s'agit de la faction «facile». Le côté positif, c’est que ces petits êtres n'emploient certes pas de cavaliers mais pilotent des engins de guerre qu'ils fabriquent de leurs petites mains. Et en pleine embuscade, les renforts aériens ont prouvé maintes fois leur utilité. Mais nous avons rencontré un autre problème : les nains ont la dépense facile !
Très rapidement, la révolte gronda au sein des troupes et le butin récupéré sur le front ne suffisait plus à contenter tout le monde. La dette grandissait à chaque tour comme des agios LCL en fin de mois, et nos nains se sont petit à petit faits la malle. Alors nous avons fui la faction pour recommencer cette fois avec l'Empire aux commandes de Balthasar Gelt. Après un passage éclair chez les Vampires qui nous ont bien fait comprendre qu'ils attendaient un joueur vétéran pour les diriger. Le jeu propose d'ailleurs cinq difficultés dont la Légendaire, qui a la particularité d'interdire les sauvegardes manuelles, un cauchemar qui nous renvoies aux plus belles et horribles heures sur XCOM 2.
Le pire contre-attaque
De retour sur la carte du jeu, nous avons décidé cette fois d'y aller lentement, très lentement. Car nous l'avons appris à nos dépens, recruter des soldats demande du temps et de l’argent. En effet, nous avons tenté d'envoyer un seigneur affronter une armée après avoir dépensé une fortune en soldats. Mais il faut savoir que ces derniers n'intègrent votre groupe qu'après X tours, résultat le pauvre est arrivé seul face à trois cent ennemis. « Spoiler alert », il est mort. Et vu que le recrutement d'un seigneur a un coût aussi, notre banque a rapidement tiré la tronche.
En fait, dans Total War, on évite d'engager tout et n'importe quoi dès le départ sinon c'est la faillite. La base est plutôt de capturer petit à petit chaque colonie d’une même province. Le Reikland, point de départ de l'Empire, dispose ainsi de quatre colonies. Vous en possédez une et attaquez la seconde durant le tutoriel de départ, il n’en manque donc plus que deux à conquérir. Une fois les deux autres acquises, vous pouvez donner des ordres et augmenter les taxes par exemple, pour gagner plus d’argent et envisager la «location» d'un seigneur supplémentaire qui dirigera sa propre armée. C’est un jeu à étapes, et il faut les respecter au risque d’être débordé très rapidement.
Quinze heures plus tard
Le jeu a en fait toutes les petites habitudes du RPG classique. Il s'agit toujours de grimper de niveaux pour débloquer de nouvelles techniques, voire de précieuses aides, telle qu'une monture pour nos seigneurs qui peuvent enfin se déplacer plus rapidement... et avec classe lorsqu'il s'agit de chevaucher Pégase. Mais on ne farme pas son équipement en ville. On fortifie et construit chaque nouvelle province remportée pour améliorer nos troupes, tout en gardant un œil à la surpopulation, car il faut penser à créer des habitations pour contenter tout le monde. Tout en respectant les nombreux pactes signés avec les factions adverses (de paix, de commerce, de défense). Sinon, alors que vous tentez d'attaquer l'Est de la carte, la révolte peut gronder en ville et un ancien allié peut décider d'attaquer une de vos provinces à l'Ouest car vous n'avez pas respecté votre part du marché.
La dure réalité
Alors soyons clairs, Total War n’est pas la licence pour les curieux de passage, même si Warhammer est reconnu comme l’épisode abordable. Mais la sauce a pris avec le temps. Avec une immense dose de frustration lorsque nous avons été massacrés par l'armée du Chaos alors que tout se passait très bien. Une «surprise» que le jeu nous réserve à un moment donné et qui nous a contraint à recommencer du début et à revoir complètement notre tactique. Car pour le «noob», Total War Warhammer est un éternel recommencement.
Mais c'est aussi une expérience haletante pour qui souhaite lui consacrer du temps. Bien moins abordable et pédagogue que notre découverte récente du genre STR, notamment avec StarCraft 2, mais on comprend un peu mieux l'engouement autour de la licence Total War. Ceci-dit, on ne vous cachera pas qu'un retour à la case RPG classique a été bénéfique pour reposer nos neurones. Si comme nous, vous avez longuement hésité à découvrir Total War avec Warhammer car vous êtes un grand fidèle de Games Workshop ou de Dawn of War, alors vérifiez votre emploi du temps. C'est sans doute le meilleur épisode pour débuter, mais un Total War abordable n'en est pas simple pour autant. Alors soyez certains d'avoir une cinquantaine d'heures devant vous pour comprendre les mécaniques de jeu, et une autre cinquantaine avant d'envisager la difficulté Normale ! Après il faut bien l'avouer, observer nos troupes au centre de la mêlée face à l'armée des morts du clan Vampire était assez jouissif. On ne regrette donc pas l'investissement.