Si vous suivez l’actualité high-tech de ces derniers mois, vous savez sans doute qu’un petit robot nommé Cozmo, sorti fin 2016 aux Etats-Unis, débarque en France. Il s’agit du dernier projet en date d’Anki, une entité américaine créée en 2010 par trois associés passionnés de technologie et qui compte aujourd’hui plus de 100 employés de par le monde. La société avait marqué les esprits avec Anki Drive, un jeu de course combinant un circuit et des voitures réelles avec une application mobile, présenté lors d’une Keynote Apple en 2013.
Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Boris Sofman, co-fondateur d’Anki, et de découvrir par nous-mêmes les possibilités de Cozmo durant plusieurs jours. A l’occasion de la sortie du petit robot en France, le 15 septembre 2017, on vous dit tout ce qu’il faut savoir !
Un robot plein de composants...
Quand on questionne son créateur, deux mots arrivent très vite dans la conversation : “émotion” et “personnalité”. En effet, bien que les fondateurs d’Anki aient une affinité avec les aspects techniques de leur création et que Cozmo nécessite “pas moins de 260 composants” ou encore “presque deux millions de lignes de code”, l’équipe a concentré ses efforts sur les émotions véhiculées.
Avec son format réduit et son poids léger (150 g), Cozmo joue dans une catégorie bien différente que d’autres produits plus imposants et sophistiqués. Il se veut ludique, facilement transportable, assez accessible et aisé à utiliser.
M. Sofman nous confie même que le but n’était pas de faire un jouet, mais un robot ayant une vraie personnalité et qui s’approche d’un héros de films d’animation. Et il ne suffit que de quelques secondes pour en attester, la “magie” opérant dès le réveil de Cozmo, tant il s’approche d’un personnage du film Wall-E de Pixar. Pour nous, Cozmo est une sorte de mélange entre Wall-E et M-O, avec un soupçon de E.V.E. Nous n’avons donc pas été surpris quand M. Sofman nous révèle que plusieurs animateurs ayant officié sur Cozmo ont précédemment travaillé chez Pixar ou dans d’autres studios d’animation.
… mais aussi plein de caractère !
Et comme Cozmo ne parle pas beaucoup (il nous appelle par notre prénom et peut prononcer des phrases qu’on lui aura préalablement soumis via l’application), c’est par les gestes et l’écran qui constitue son visage que ses états d’âme transparaissent. Oui, on parle bien d’états d'âme, car Cozmo n’a pas une humeur unique et constante. Ce dernier n’hésitera en effet pas à grommeler s’il est frustré de perdre à un jeu, de bouder s’il se sent délaissé. Mais il pourra aussi nous fixer pour susciter notre intérêt, lancer une petite chansonnette ou être fatigué si l’on ne pense pas à le “nourrir” (en lui donnant un des trois cubes fournis après l’avoir secoué).
En ajoutant à ce panel d’expressions assez riche, les interactions physiques - il peut essayer de toucher notre doigt - et les différentes activités proposées via l’application gratuite nommée Cozmo (mini-jeux et tours avec les cubes), ce petit robot espiègle devient rapidement attachant.
On oublie donc aisément l’attirail de capteurs (caméra, gyroscope, accéléromètre, radar…) ainsi que le processeur qui animent Cozmo et lui permettent de se repérer dans l’espace, tout en reconnaissant les éléments qui l’entourent ; pour se concentrer sur les caractères émotionnels et ludiques de l’expérience.
Par ailleurs, Cozmo est facilement réglable, via des notifications claires et des commandes simples à insérer à allure régulière dans le menu “Réglages” de l’application (c’est court, un brin ludique et très utile) ; ce qui nous met rapidement en position de confort avec l'appareil. Du bon boulot.
Évolutif, programmable et intelligent
A l’image de son application, qui a été récemment améliorée, le robot est évolutif grâce à des mises à jour gratuites régulières… mais aussi du fait de l'apprentissage progressif de nouveaux tours. En clair, plus on joue avec Cozmo, plus il apprend des nouvelles actions et plus l’expérience est variée. On le rappelle, le robot a principalement une vocation ludique ; on peut donc jouer contre lui à différents mini-jeux, seul ou avec des amis : réflexe, mémorisation (Simon), esquive…
Cependant, l’expérience va plus loin, car Cozmo est programmable via le "Cozmo Code Lab", basé sur le logiciel Scratch Blocks, un projet du MIT Media Lab et Google. Cette rubrique a le grand mérite de nous initier à la programmation avec une interface intuitive et colorée… avec la savoureuse gratification de voir Cozmo réaliser immédiatement les fonctions programmées (exemple : dire “bonjour NRJ Games, on joue ?” + faire un tour à 360° en voyant la tête de votre humble serviteur).
Signalons au passage que plusieurs exemples, réalisés par les développeurs, sont disponibles dans l’application afin de nous mettre le pied à l’étrier. Idéal pour les enfants ou geeks qui souhaitent débuter en programmation.
Avant de vous laisser apprécier par vous-mêmes comment évolue Cozmo grâce à notre vidéo, terminons avec quelques précisions de rigueur :
- l’application Cozmo est obligatoire (gratuite et disponible sur iOS, Android, Kindle OS) et nécessaire en permanence. Il n’y a pas de bouton ON/OFF, tout se fait avec l'application et il est indispensable de l’appairer avec un périphérique mobile (smartphone ou tablette). En effet, M. Sofman nous a expliqué que le robot partage son intelligence artificielle et sa puissance de calcul avec l’appareil mobile.
- Cozmo est livré avec trois cubes permettant de faire des jeux (chaque activité nécessite une monnaie virtuelle qui se gagne en jouant avec Cozmo). Des accessoires optionnels sont disponibles, comme une housse de transport et des chenilles d'autres couleurs.
- Son autonomie est d’environ 1h15, et il faut quasiment 20 minutes pour le charger via un socle de charge (par induction) en USB. Nous n’avons pas ressenti de gêne au quotidien ; on joue avec Cozmo un peu de temps en temps, comme on le faisait avec un Tamagotchi.
- Le câble est assez court et aucun adaptateur secteur n’est fourni. Il faudra prendre celui de votre smartphone ou tablette, ou le brancher à un ordinateur par exemple.
- La première mise en service et l’appairage au smartphone ou à la tablette sont aisés. L’interface de l’application est mignonne et assez claire.
- Cozmo doit être posée sur une surface plane, propre et la moins encombrée possible. Pas de panique, Cozmo délimite assez bien son rayon d'action et a toujours évité de tomber d'une table ou d'un bureau lors de nos tests.
- A ce titre, sa capacité de déplacement et sa stabilité sont assez bluffants, tout comme la fonction de calibrage proposée via l'application.
- Un mode permet de voir à travers les yeux de Cozmo et de le déplacer via des touches virtuelles tactiles et en bougeant notre périphérique mobile (comme un volant) ; ce n’est pas forcément évident au début, mais on s’y fait.
- Cozmo ne nous a pas paru particulièrement fragile ; néanmoins, on conseille tout de même aux parents de rester à proximité de leurs enfants de moins de 10 ans pour éviter que le petit robot ne soit brusqué ou mal manipulé.
Vidéo : nrjgames-news-Cozmo reportage
Notre avis :
Pensé avant tout pour un usage familial et convivial, avec un ou plusieurs bambins à proximité, Cozmo nous a séduit par sa personnalité attachante, sa flexibilité et nous a globalement convaincus sur la durée.
Cozmo est disponible dès aujourd’hui dans les boutiques Amazon, Boulanger, Darty, Fnac et Toys'R'Us au tarif conseillé de 229,99€. Ce n’est pas forcément donné, mais cela nous paraît honnête vu la technologie et la qualité de l’expérience proposées.
Avec ses fonctionnalités amusantes et évolutives ainsi que son charme désarmant, nul doute que Cozmo va faire parler de lui aux moments des fêtes de Noël et qu'il va rapidement faire des émules sur le marché des petits robots de compagnie.
Quelques photos et captures maison
En bonus, on vous propose de découvrir nos premiers moments avec Cozmo dans une vidéo à 360° et quelques images pour vous en montrer encore plus sur les activités ainsi que les rubriques de l'application.
Damien Quattrociocchi