Payante ! Pour tout vous dire, depuis l'annonce de Battleborn, la première chose qui choque est cette volonté de nous faire payer un MOBA. Et pas à un prix attractif mais un bon gros 70 € des familles en dématérialisé ou 50 à 60 € selon l'enseigne avec sa jolie boite... car c'est bien connu, un jeu coûte toujours plus cher en démat' (la définition de l'absurde). Mais 2K Games est persuadé que Gearbox Software a le potentiel en main pour créer le premier MOBA payant de l'histoire. Comme ils étaient persuadés des différents moyens de paiement de (l'excellent) Evolve. Alors cette bêta publique arrive à temps pour se faire une idée... même si cette idée, à ce stade, ne fera pas forcément l'unanimité.
MOBA ou MO...BOF ?
Derrière ce jeu de mot catastrophique on vous l'accorde, se terre une vraie problématique : est-ce que Battleborn a un potentiel de bon MOBA ? Il faut dire que le confort de cette bêta n'aide pas. Qu'il s'agisse des temps de chargement interminables, de l'interface assez vilaine ou de cette esthétique qui ne nous a pas rappelé une seule fois l'excellence de Gearbox Software avec Borderlands 2, Battleborn ne sait pas mettre à l'aise. La bêta proposait deux modes de jeu.
Le premier , Histoire, est un prétexte à vous faire avancer dans un niveau avec l'aide de quatre autres convives et d'affronter un boss à l'arrivée (la version finale proposera huit cartes différentes). Un choix plutôt original venant d'un genre qui se limite généralement à du Team Deathmatch, mais il faut bien chercher l'innovation vu le prix demandé. Mais Gearbox s'est sans doute un peu trop emballé vu la difficulté des boss qui nécessite une parfaite cohésion au sein du groupe. Et une cohésion que l'on ne retrouve pas forcément avec des inconnus qui ne communiquent pas. L'autre mode quant à lui, consiste à battre une équipe de cinq joueurs dans une arène. Là, on est dans le MOBA pur et dur.
« C'est quoi la règle ? »
Dès le premier match, Battleborn paraît brouillon. La sélection de héros montre bien les techniques de chaque avatar mais une fois dans l'arène, on est un peu perdu avec le trop plein d'informations à l'écran. Cette visibilité réduite est en parti dû au choix d'une caméra FPS. L'échelle est bien plus grande que dans un DOTA2 ou un Heroes of the Storm et il faut un temps d'adaptation pour comprendre la carte. Même SMITE était bien plus clair dans sa démarche, avec des « lanes » parfaitement visibles dans lesquelles les joueurs s'engouffraient pour détruire des tours, des bots et avancer jusqu'au camp adverse. Ici, on ne comprend pas grand chose et il faut un temps d'adaptation pour jouer tactique et capter que les cristaux détruits servent à construire des défenses. Généralement les MOBA aiment expliquer les règles, on espère que Battleborn proposera un tutoriel dans sa version définitive.
Avec réserve
Notre amour pour le MOBA et Borderlands 2 font que nous gardons confiance en Gearbox Software. Mais cette bêta qui se voulait rassurante, ou nous faire comprendre pourquoi il était nécessaire de mettre la main au portefeuille, n'a fait que rajouter une certaine méfiance. Les quelques matchs réalisés entre amis étaient bien plus intéressants et drôles (comme c'est toujours le cas entre amis, même avec un jeu raté), mais il y avait toujours cette confusion dans l'objectif à atteindre.
On lui reproche aussi cette volonté de nous faire débloquer des personnages en réalisant des défis. Qu'il s'agisse de monter en grade ou tuer un nombre X de joueurs, on préférerait avoir un casting bien plus généreux dès le départ. Sans parler des skins à gagner et qui se résument à des couleurs différentes. Alors à cette heure, on est incapable de vous conseiller ou déconseiller l'achat de Battleborn. Il y a encore beaucoup de travail, de l'inévitable équilibrage entre les héros à l'ajout vital de tutoriels pour bien comprendre l'enjeu, en passant par des bonus plus excitants à nous faire débloquer qu'une énième couleur pour notre héros. Mais la bêta est toujours là pour vous convaincre...