Quel est votre parcours ?
Je suis diplômé d’une école de commerce (TBS : Toulouse Business School). J’ai toujours été animé par la volonté d’entreprendre, et je voulais développer une activité en France qui réponde aux problématiques du développement durable. En 2011, à l’âge de 31 ans, j’ai créé Micronutris.
Pourriez-vous nous présenter Micronutris ?
Nous produisons des grillons et des ténébrions destinés à l’alimentation humaine. Nous n’importons pas ces insectes : ils sont nés et vivent ici, ce qui permet d’œuvrer pour des circuits de production courts et sains. Nos pensionnaires sont nourris uniquement à base d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, provenant de producteurs locaux, dans un souci de respect de l’environnement. Micronutris est la première ferme au monde certifiée ISO 22000.
Et les insectes comestibles, ça marche ?
Nous sommes en pleine croissance et c’est un marché en fort développement ! De plus en plus de gens sont intéressés par une alimentation alternative, et souhaitent réduire leur consommation de viande.
Plus d’1 million de personnes ont dégusté nos produits en France en 2015. Micronutris est présent sur tout le territoire et se développe aussi à l’export.
Selon une étude que nous venons de réaliser, 70% des Français se déclarent prêts à manger des produits aux insectes, et 40% à en acheter…
Quels sont les profils de vos employés ?
Aujourd’hui nous avons créé 15 emplois directs à la ferme : techniciens d’élevage (profil d’ouvriers agricoles), techniciens de laboratoire de transformation agroalimentaire, entomologistes (diplômés en sciences de l’insecte), ingénieurs agronomes, responsables qualité, mais aussi des postes administratifs (administration des ventes, responsables achats, etc.).
Micronutris génère également 15 emplois indirects : des agents commerciaux qui revendent nos produits (magasins bio, épiceries fines, certains bars et restaurants), ou des personnes qui souhaitent développer une activité de travailleurs indépendants en les vendant de façon itinérante (foires, marchés…).
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Les cycles de production très longs : ils nécessitent des capitaux pour pouvoir démarrer et des investissements pour développer l’activité.
Il nous a fallu recruter une équipe pluridisciplinaire, dotée de compétences très spécifiques.
Comme c’est un secteur nouveau, ce sont des métiers parfois difficiles : exigeants physiquement (dans l’élevage par exemple), et qui demandent aussi un engagement personnel (nos commerciaux doivent convaincre…).
Manger des insectes, c’est bon ?
C’est bon pour la santé et l’environnement : les insectes sont connus pour leur fort taux de protéines (3 fois plus que dans la viande). Ils sont riches en oméga 3, en phosphore et en magnésium.
Côté écologie, il faut savoir que la production d’insectes génère un rejet de gaz à effet de serre 100 fois moins important que pour la viande.
Et il ne faut pas oublier le plaisir gustatif : on trouve des notes d’arachide torréfiée, de maïs, de céréales, de crevettes grises, de noisettes… On peut accommoder les insectes dans des préparations salées ou sucrées. Il y a toutes sortes de recettes à imaginer.
Pour en savoir plus : micronutris.com