Le numerus clausus, c’est le nombre de places accessibles en 2ème année pour les étudiants qui choisissent les spécialités de médecine, pharmacie, sage-femme et odontologie. Ces places sont disponibles pour tous ceux qui ont réussi le concours de la PACES (première année commune aux études de médecine). En 2016, le numerus clausus avait déjà été augmenté de 149 places. En novembre 2016, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé une nouvelle hausse de 478 places, soit 11 % pour le numerus clausus. Si les étudiants en PACES s’en réjouissent déjà, il n’en va pas forcément de même pour leurs aînés.
Un objectif : pallier les déserts médicaux
L’augmentation du numerus clausus est importante. Mais selon le gouvernement, elle vise avant tout à combler les déserts médicaux. En effet, 30% des Français doivent faire 30 à 45 minutes de route en voiture pour trouver un médecin. Ces chiffres proviennent de l’étude de l’association UFC-Que Choisir, parue en juin dernier. Celle-ci souligne aussi que la possibilité de consulter un médecin généraliste à moins de 30 minutes du domicile « s’est dégradée pour plus du quart de la population ». Plus précisément, 28% des Français ont un accès restreint à un ophtalmologiste, 30% à un gynécologue…. et un tiers à un pédiatre.
Des statistiques qui peuvent expliquer la hausse du numerus clausus. Marisol Touraine prône ainsi un « accès au soin égal sur l’ensemble du territoire », comme elle l’a déclaré à l’Assemblée nationale le 24 novembre 2016. Le numerus clausus comptera donc 8 124 places en 2016, ce qui équivaut à une augmentation de plus de 1 200 places en dix ans. 22 facultés de médecine sur 39 sont concernées par cette augmentation.
Une hausse qui n’est pas au goût de tous
Selon les organisations de l’ANEMF (Association Nationale des Etudiants en Médecine de France) et l’ISNI (Intersyndicat national des internes), la hausse de numerus clausus n’est pas cohérente avec les besoins en santé du territoire. Cité par L’Etudiant, le président d’ISNI Olivier Le Pennetier affirme que « la hausse du numerus clausus n’intervient pas nécessairement dans les territoires qui en auraient le plus besoin, mais dans les villes capables de gérer les flux d’étudiants ».
D’autres associations ont également fait part de leur scepticisme. Président de MG France, Claude Leicher a souligné dans un entretien accordé à l’AFP « les capacités déjà largement débordées » des facs de médecine. Selon lui, il sera nécessaire d’augmenter le nombre d’enseignants et les capacités de stages. Un point de vue partagé par l’ANEMF. Et le sujet fait débat au sein de lecteurs de revues spécialisées, comme Le Quotidien du Médecin.fr, où le sujet divise. « La difficulté d'accès aux soins n'est pas la conséquence d'un manque de médecins mais, en particulier pour les MG (médecins généralistes, Ndlr), un manque d'attrait pour son exercice et une répartition très inégale de ses effectifs », souligne un commentaire mis en avant par le site web. Rendez-vous à l’issue du concours.
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