Si vous avez déjà vu « Barbie » et « Oppenheimer » et que vous ne savez plus quoi aller voir, « Reality » doit être le prochain film sur votre liste. Disponible en salles depuis le 16 août, « Reality » raconte l’histoire de l’affaire Reality Winner. On se trouve en 2017 aux Etats-Unis lorsqu’une vétérane de l’armée de l’air américaine et ancienne traductrice de la NSA âgée de 25 ans et arrêté par la police à son domicile. La cause ? Elle aurait fait fuiter des documents prouvant l’implication de la Russie lors des élections présidentielles de 2016 assurant ainsi la victoire de Donald Trump. La jeune femme est alors condamnée à cinq ans de prison en vertu de la loi sur l’espionnage de 1917.
Un film qui ressemble presque à un documentaire tant il est réaliste. Pour se faire, la réalisatrice Tina Satter a voulu recréer à la virgule près les dialogues entre Reality Winner et la police : « Dès que j’ai lu le document [le procès-verbal], je me suis dit qu’il y avait de la matière pour un film. D’un côté, c’est un document administratif du FBI, mais de l’autre, il en dégage une force étonnante. Avoir accès à ce moment bouleversant de la vie de Reality, à ses propres mots… C’était à la fois surprenant et fascinant. Il fallait que j’en fasse quelque chose ».
« Reality » : un film qui tourne au documentaire
Les plans utilisés dans le film laissent un sentiment d’angoisse. Sur la plupart des images on ne voit que trois personnes : Reality et les deux agents du FBI qui l’interrogent : « A chaque instant, je me demandais ce que Reality avait pu ressentir. J’ai voulu garder cette angoisse latente pour que l’on se mette à sa place, au plus près de ses émotions, et qu’on essaye de la comprendre davantage. Quand les gens l’invitent à s’asseoir, et de manière absurde, à se détendre, on voit qu’elle n’y arrive pas ». Ainsi, la réalisatrice essaye de peindre les méthodes utilisées par le FBI qui tente de mettre Reality en confiance mais qui finalement se transforme en figure d’autorité : « Le fait qu’elle soit la seule femme présente dans la pièce participe à ce climat hostile et dérangeant… Elle est interrogée par des hommes d’autorité qui sont armés, directement chez elle alors qu’elle ne s’y attendait pas, seule et dans sa propre chambre… Ça l’a rendu très vulnérable ».
Si le film marche aussi bien c’est aussi et surtout grâce à la talentueuse Sydney Sweeney qui prête ses traits à Reality Winner. De « The Handmaid’s Tale » à « The White Lotus » en passant par « Euphoria », la jeune actrice américaine âgée de 25 ans a réussi à se faire sa place à Hollywood tant elle sait tout faire. Pour Tina Satter, choisir Sydney pour jouer le rôle était comme une évidence : « Avant de l’auditionner, nous avons discuté par Zoom et je me suis rendue compte que Syndey comprenait vraiment l’histoire de Reality. Etant donné que l’histoire repose entièrement sur son personnage, il fallait que l’actrice qui allait la jouer se sente lier à elle d’une certaine manière, qu’elle puisse en parler de manière personnelle. Sydney avait cette intelligence-là, et une grande intuition. Comme Reality, elle est complexe et surprenante ».
Le film est actuellement au cinéma partout en France.