Suburra : quand la mafia impose sa loi…
Avant de devenir une série à succès, Suburra est un film sorti en 2015. Le cadre et les tenants de l’histoire sont similaires. Vous vous retrouvez dans les bas-fonds de Rome, en compagnie de la mafia. Entre rivalités, conquêtes de territoires et corruptions à grande échelle, l’intrigue offre une plongée sans concession dans le monde du crime organisé. À l’image de Gomorra ou Marseille, on découvre une atmosphère qui se trouve à mi-chemin entre le polar et le drame, soutenu par une prestation de premier ordre. À l’origine de Suburra, on retrouve le livre de Giancarlo de Cataldo et Carlo Bonini qui possède le même titre.
La réalité dépasse la fiction avec le procès du siècle
Les auteurs sont spécialistes des fresques urbaines particulièrement réalistes, comme ACAB et Romanzo Criminale. S’ils officient dans la fiction avec le roman Suburra, leur histoire s’inspire de faits réels. En l’occurrence, il s’agit du procès "Mafia capitale" qui s’avance comme leur principale source d’inspiration. L’affaire a en effet défrayé la chronique en 2014 après le démantèlement d’un réseau mafieux qui a sévi entre 2008 et 2013 au cœur de la ville de Rome. En cause ? Une corruption politique au plus haut niveau qui a eu l’effet d’un véritable tremblement de terre dans toute l’Italie.
La corruption dévoilée dans les plus hautes sphères du pouvoir romain
Fin 2014, la police met à jour un réseau criminel qui implique les pouvoirs politiques ainsi que le Vatican. Une trentaine de suspects sont interpellés, tandis que quarante autres sont poursuivis pour leurs activités illégales et leurs fraudes. On y compte des hommes politiques, des hauts fonctionnaires, ainsi que des dirigeants d’entreprise. Corruption et détournement de fonds publics font partie des principaux chefs d’accusation. Mais ce ne sont pas les seules personnes impliquées dans l’affaire.
Des condamnations à la chaîne pour les principaux accusés de "Mafia capitale"
Les personnages qui ont inspiré la série Suburra et d’autres œuvres fictionnelles, comme Romanzo Criminale, sont également impliqués. C’est notamment le cas de Massimo Carminati, considéré comme le chef de réseau, et de Salvatore Buzzi, son bras droit. En plus des précédents chefs d’accusation, on leur reproche l’extorsion et la fraude aux marchés publics.
À l’issue du procès, ce sont près de 250 années de prison ferme qui ont été déclarées pour les 46 accusés. Le parquet avait requis plus du double en première instance. À noter que l’appellation de mafia n’a pas été retenue par le tribunal, même si celui-ci a reconnu "l’association criminelle".