Après "Intouchables" ou encore "Le Sens de la fête", Éric Toledano et Olivier Nakache ont de nouveau marquer les esprits avec leur film "Hors Normes", sorti en 2019. Les réalisateurs mettent en lumière Bruno et Malik, incarnés respectivement par Vincent Cassel et Reda Kateb, à l'œuvre dans des associations qui accompagnent, voire réinsèrent, dans la vie active, de jeunes adultes autistes issus pour la plupart de quartiers difficiles.
"Avant d’être un film sur le handicap, 'Hors Normes' est un film sur une société qui abandonne ses enfants, qu’ils soient des banlieues ou autistes lourds. Or, une société qui ne prend pas soin de ses êtres les plus vulnérables est une société en danger. En ce sens, Hors Normes est un film de révolte et de prise de conscience", soutenait Éric Toledano dans une interview accordée au CNC.
Deux rencontres à l'origine du film
Pour saisir l'origine de "Hors Normes", il faut se plonger trente ans en arrière. En 1994, Olivier Nakache et Éric Toledano sont alors moniteurs de colonies de vacances. C'est dans ce contexte que ce dernier rencontre Stéphane Benhamou, le créateur de l’association "Le Silence des Justes", spécialisée dans l’accueil et l’insertion des enfants et adolescents autistes.
"Un jour avec Olivier, nous avons décidé d’aller faire un tour dans la colonie de vacances qu’il dirigeait alors à la montagne. Nous avons été profondément impactés par l’énergie et l’humanité que Stéphane et son équipe dégageaient. L’alchimie entre jeunes référents et jeunes en situation de handicap nous a complètement bouleversés", relate Éric Toledano dans un communiqué de presse.
Les deux cinéastes se sont ensuite rendus à Saint-Denis, où ils ont tourné "Hors Normes" vingt ans plus tard, pour filmer une petite vidéo de présentation de l'association de Stéphane Benhamou dédiée à collecter des fonds. "Nous y avons croisé un jeune éducateur, Daoud Tatou, qui gérait aussi des jeunes autistes. Et encore une fois, cette nouvelle rencontre est restée profondément ancrée en nous...", se souvient à son tour Olivier Nakache.
Ce sont ces deux rencontres qui ont fait germer en eux l'idée de faire un film sur ce sujet. Un projet qui se concrétisera finalement vingt ans plus tard et attirera plus de deux millions de spectateurs en salle.