On pourrait vous critiquer son minimalisme sur cent lignes, son manque d'efforts pour renouveler la formule, et vous évoquer ce solo ô combien inutile et mal pensé.
Mais cela fait pratiquement dix ans (sur Xbox 360 en juillet 2007) que nous n'avons pas posé un pied dans une arène avec d'autres convives. Dix ans que nous n'avons pas enfilé ces gants de boxe qui nous permettaient de taper dans la bombe pour sauter un obstacle.
Alors au diable les soucis évidents, Bomberman est de retour et ça fait du bien !

« Mais c'est quoi Bomberman ? »
C'est un concept très simple qui consiste à diriger un avatar dans une arène de taille réduite. Les bombes, que l'on pose une par une au départ, servent à détruire les éléments du décor pour vous permettre d'avancer vers vos sept autres adversaires.
Oui, le jeu se joue jusqu'à huit en ligne ou en réseau local !
L'idée étant de débloquer des « power up » (en détruisant le décor) qui vont aussi bien améliorer la taille de l'explosion, que le nombre de bombes que vous pouvez poser à la suite, ou les objets qui ajoutent des possibilités tactiques au combat.
Tout est parfaitement pensé pour rester accessible à un très large public, du jeune frangin agile au grand-père manchot.
« Tu parlais des défauts... »
En rachetant Hudson en 2011, Konami pouvait oser des choses avec cette licence. Las, l'éditeur se contente de conserver la même formule sans la dépoussiérer en multijoueur... et en retirant même des éléments tactiques. Sans doute pour simplifier son gameplay aux nouveaux joueurs... nous ne voyons aucune autre explication.
Le jeu propose une nouvelle fois un solo qui vous fait traverser cinquante tableaux avec quelques cinématiques sympathiques pour accompagner le tout. Le problème vient de cette nouvelle vue inédite qui ne permet pas de voir correctement les angles.
Et dès que vous avancez dans l'arène, les ennemis peuvent apparaître au dernier moment et vous tuer instantanément. Au bout de chaque planète, vous affrontez un boss aux sens si affûtés que l'on arrive rarement à les battre avec logique... mais dans le chaos du moment, en posant toutes les bombes au pif et en priant pour que ça touche.
Bref, Super Bomberman R va décevoir les connaisseurs, ceux qui ont toujours une Saturn avec le fabuleux Bomberman de 1996, et qui pesteront devant les nombeux oublis.


« Mais à plusieurs c'est bien ? »
Bomberman est le jeu convivial par excellence et qui n'a pas forcément besoin d'une nouvelle caméra, d'un mode RPG en monde ouvert, ou de boules de feu qui débarquent en effectuant un quart de cercle au stick analogique pour être bon.
Un peu comme Tetris qui peut revenir à chaque génération pour convaincre les nouveaux joueurs ou rappeler de bons souvenirs aux anciens, sans pour autant moderniser son cahier des charges.
Le seul vrai faux pas de Konami viserait plutôt ce prix de 45 € bien trop excessif vu le manque de nouveautés.
Tout dépend donc de vos finances... mais si vous avez des amis sous la main et assez de Joy-Con (jusqu'à 4 paires pour y jouer à 8 sur une même console), Super Bomberman R est un bon investissement.
Et si un cousin possède encore la Sega Saturn et le célèbre Bomberman de 1996 dans une cave, alors volez-lui pour essayer le meilleur épisode de la licence !