Selon les Indiens d'Amérique, prendre une photo revient à voler l'âme de la personne. On les imagine bien hurler devant leur téléviseur à chaque pub iPhone... « Assassin ! ». Quoiqu'il en soit, cette arme étonnante est le cœur du gameplay de Project Zero, le nouveau survival-horror sorti exclusivement sur Wii U. Le Gamepad dressé vers le téléviseur, vous allez chercher la moindre âme errante pour la neutraliser, et si possible en charmante compagnie.
Car on a beau se mentir en prônant la beauté des contes japonais et l'intensité de l'horreur, nous jouons tous à Project Zero depuis le premier sur PlayStation 2, pour voir déambuler dans un couloir nos jeunes héroïnes. Mais pas de panique, cette année il y en a pour tous les goûts puisque La Prêtresse des Eaux Noires invite deux demoiselles et un homme à la fête. D'ailleurs on va tout de suite la gâcher, cette fête, en soulignant que Nintendo a modifié les costumes débloqués en fin de jeu. Nintendo préfère que vous déambuliez dans les couloirs en costumes de Samus et Zelda plutôt qu'en petite culotte. Avant, c'était absurde et sexy, maintenant c'est juste absurde.

« Bon et sinon ? »
La particularité de Project Zero est d'appartenir à cette génération old school, ces jeux qui se contentent de lisser les angles pour tenter d'appartenir à la nouvelle génération sans moderniser son ensemble. Résultat, la haute définition est bien présente mais masque difficilement la rigidité ambiante. Qu'il s'agisse du décor ou du déplacement, on se croirait téléporté dix à quinze ans en arrière. Les groupies s'y retrouveront, puisque la série a toujours été ainsi, mais cela risque de choquer les curieux.
Le "moderne", on va plutôt le trouver dans ce Gamepad transformé le temps d'un jeu en appareil photo, en camera obscura capable de détecter les fantômes et de les tuer en capturant leur âme (« Assassin ! »). Tout le jeu se déroule ainsi. Vous débutez un chapitre, visitez un décor que vous avez déjà vu les fois précédentes (le budget variété était sans doute à la baisse), et suivez le décor linéaire en tuant tous les fantômes qui tentent de vous sauter à la gorge. Le concept marche plutôt bien au début mais se complique par la suite face à des fantômes en surnombre qui rendent la capture d'images un peu pénible, il faut bien l'admettre. Les as de la gyroscopie s'y retrouveront, les autres passeront leur temps à redresser le Gamepad pour viser leur cible.