On vous le concède, notre test arrive tardivement mais la Poste avait gentiment égaré notre version quelque part sur Grand Line. Le temps d'un renvoi de l'éditeur, d'une pause à Dressrosa, et la voici confortablement installée dans notre PS4. Ce qui nous a permis de relire tout l'Arc Marineford du manga et de constater qu'il s'agit toujours de la meilleure partie, voire du meilleur Arc tout shônen (de ces quinze dernières années) confondu... mais on entend déjà les groupies de Naruto grincer des dents. On comprend en tout cas pourquoi son studio, Spike Chunsoft, a souhaité tout miser sur ce décor pour sa première entrée dans l'arène baston. Encore faut-il le mettre en scène avec autant de talent, ce qui est loin d'être le cas.

30 secondes chrono
C'est à peu de choses près le temps nécessaire pour comprendre toute la richesse du jeu en combat. Vous avez donc une touche «Button Mashing» qui activera votre unique combo et un «Anti-air» (oui, on sort le lexique baston pour faire plaisir au jeu)... mais qu'on n'utilise jamais vu la hitbox bipolaire (on touche un coup sur deux). En maintenant la gâchette, vous accédez aux trois coups spéciaux de votre héros, mais vous pouvez aussi les transformer ou activer leur Logia (Ace et ses flammes).
Et c'est tout ! Il n'y a même pas de directions à mettre durant les enchaînements pour donner un peu de variété. En fait, la baston de Burning Blood fait passer celle de Naruto Ultimate Ninja Storm 4 pour une simulation. Mais on note tout de même quelques efforts pour le système de Tag, qui libère une technique offensive et deux autres défensives.
Un cahier suranné
Nul ne sait si Spike Chunsoft s'est enfermé dans la salle de l'Esprit durant quinze ans, mais ce Burning Blood a tous les stigmates des adaptations manquées période PS1. Un gameplay pauvre et identique pour l'ensemble du casting, des arènes peu travaillées (mais des héros très détaillés), une musique catastrophique, et un habillage discutable... il n'y a même pas l'effort d'une introduction animée, juste un (fan)art de Luffy sur le menu pour vous accueillir. Même Saint Seiya Soldier's Soul fait plus d'effort, c'est dire l'état.


Alors on cherche
Par amour pour la série et le travail de Eiichiro Oda, nous avons donc accepté son gameplay redondant et ses arènes sommaires pour se concentrer sur le fan service. Et cela va du visage déformé de Sanji devant ses demoiselles à la transformation en Gear Fourth de Luffy, ou tout simplement l'ensemble des héros et les différentes attaques spéciales parfaitement retranscrites. Le mode principal concentré sur Marineford est malheureusement trop court. Comptez quatre heures pour terminer les quatre visions différentes, à travers les regards de Luffy, Barbe Blanche, Ace et Akainu.
Si encore la qualité de mise en scène était du niveau de Ultimate Ninja Storm (le 1, pas le 4, ne soyons pas trop gourmand), nous serions satisfaits, mais c'est loin d'être le cas. On trouve même Marineford bien mou, ce qui est un comble ! Bref, vous l'aurez compris, One Piece Burning Blood n'est pas un bon jeu de baston et relève de l'amuse-bouche insuffisant pour les fans. Lorsque le jeu aura décidé de baisser de prix, aux alentours des 30 €, alors vous pourrez lui donner sa chance pour apprécier le travail sur les héros. En attendant, vous pouvez toujours retourner sur le très bon Pirate Warriors 3, même si ce n'est pas un jeu de combat.