Sorti sur PC fin 2015, Lightning Returns a raté le contrôle technique en s'affichant avec de nombreux défauts d'optimisation. Nous voici en février et, si le jeu tourne mieux depuis le dernier patch, il y a certaines choses à savoir avant de craquer... mais nous verrons cela plus bas. Ce test de Lightning Returns n'est pas anodin ! Il va nous permettre d'évoquer la polémique autour de la trilogie FFXIII et de réveiller tous ceux qui s'étaient endormis entre 2006 et 2016 avec une info à retenir. Car si la trilogie intègre bien la mythologie Fabula Nova Crystallis (Square Enix tenait à créer des jeux autour d'un même univers, Type-0 HD en fait parti), Final Fantasy XV n'a conservé qu'un lien étroit... voire invisible depuis le changement de directeur et de nom. Vous pouvez donc acheter Lightning Returns, mais cela ne vous servira pas à mieux comprendre le scénario du XV.

XIII, le cygne mal aimé
Quand on pense à FFXIII, on revoit les critiques à l'encontre du décor fermé et cette volonté de renier tout ce qui faisait le JRPG old school des glorieuses 16/32 bits (Super NES, PS1). « Ce n'est pas un Final Fantasy ! » écrivaient même certains. On va tout de même rétablir deux vérités. La première, la série n'a aucun cahier des charges et change d'un épisode à l'autre. FFXIII est donc différent du XIII-2 qui est lui-même très différent de Lightning Returns, et c'est le cas pour chaque épisode sorti. Le constat « ce n'est pas un Final Fantasy » est donc valable depuis Final Fantasy II sorti en 1988.
La deuxième vérité est que Final Fantasy a toujours été un immense couloir. Vous n'avez jamais dévié de la quête principale en espérant évoluer dans un monde ouvert. Les véhicules permettaient de se promener mais le niveau des monstres faisait office de barrière invisible. C'est une fois devant le boss de fin que vous pouviez vaquer à l'exploration libre pour booster vos statistiques. Final Fantasy XIII, comme l'épisode X très apprécié, a simplement gommé la carte pour construire son rythme autour
Un monde ouvert
Ce qui n'est pas le cas de Lightning Returns ! Toutefois, il n'y a aucune carte et vous ne pourrez pas voler aux commandes d'un aéronef mais il offre une liberté assez unique dans l'histoire de la saga. Ici, le joueur est régi par une seule règle, celle de la fin du monde. Il débute l'histoire avec un chronomètre au-dessus de la tête qu'il pourra repousser de quelques jours en aidant les survivants. Mais au quatorzième, la colère de Dieu s’abattra sur le monde de Nova Chrysalia.
Ensuite, libre à lui d'attaquer les cinq chapitres principaux comme il l'entend. Il peut laisser les jours s'écouler en restant à l'hôtel et le jeu s'achèvera quoiqu'il arrive. Vous en aviez assez des couloirs de Final Fantasy XIII ? Square Enix a choisi de tout réagencer.


Le temps de jouer
Si certains stressent à l'idée de ne pas avancer à leur rythme qu'ils se rassurent, le jeu propose de nombreuses aides. Lightning, notre héroïne, peut utiliser un pouvoir pour stopper le temps pendant quelques minutes et le recharger en combattant. Le jeu va ensuite vous donner du temps supplémentaire à chaque quête principale ou secondaire (plus de soixante) achevée. Concrètement, il n'y a rien qui vous empêche de finir 90% du contenu dès votre première partie. Le pourcentage restant concerne le contenu débloqué en New Game + ou le fameux post game dont on parlait récemment avec Dragon's Dogma. Car le jeu libère ensuite un mode Hard avec un nouvel équipement ou la possibilité de fusionner certains objets et améliorer vos épées et armures.
Quoiqu'il en soit, nous avons terminé l'ensemble des quêtes secondaires, principales et les prières (d'autres quêtes encore) avec deux jours d'avance. Nous laissant tout le loisir nécessaire pour préparer le donjon bonus au treizième jour et tenter le boss le plus coriace du jeu. Encore une fois, le chronomètre n'est jamais punitif.
Une bouffée d'air frais
La grande force de Lightning Returns, c'est son combat. Loin du célèbre ATB qui nécessite d'attendre qu'une jauge grimpe pour taper, ici vous effectuez toutes vos actions en temps réel. Il suffit simplement de débloquer les compétences et de les placer sur les quatre boutons de façade pour exécuter ensuite le mouvement. Et ce système apporte une réelle dynamique. On apprend ainsi à gérer correctement ses costumes (ici, on ne grimpe pas de niveau mais on débloque des costumes qui changeront les statistiques de Lightning) et à comprendre les forces et faiblesses de chaque ennemi pour les tuer. Limite, on ne parle plus d'un RPG mais d'un jeu de combat avec trois styles différents (défenseur, sorcier ou voleur, les possibilités sont larges) que l'on alterne d'une simple pression sur la gâchette.


Le retour de bâton
Alors tout n'est pas rose non plus. On pense aux derniers jours mal exploités avec deux donjons sans le moindre travail architectural, alors que Square a toujours su nous surprendre (le château de Final Fantasy VIII !). Du boss qui a un rôle secondaire alors qu'il s'agit de... Dieu. Et de cette optimisation manquée sur PC avec un jeu qui réclame une configuration capable de faire tourner The Witcher 3 en Extrême pour ne pas trop vaciller alors qu'il s'agit d'un jeu PS3 affiné. On évitera même de le lancer sur Steam Link pour éviter les innombrables saccades (le jeu n'aime pas le streaming !).
Mais que cela n'entrave pas votre curiosité. Car si vous souhaitiez tenter un RPG cette année en attendant le XV, Lightning Returns est un excellent choix. Notamment pour sa liberté, son combat et le challenge en mode Hard avec la garantie d'un nouvel équipement épique. On regrette tout de même sa durée de vie étonnamment courte pour un RPG japonais, comptez trente heures pour quasiment tout faire sur votre première partie. Mais les joueurs hardcore pourront doubler la mise en retentant le jeu en Hard.