Lorsque Dragon Ball Fusions est confirmé en Europe en septembre 2016, les premières inquiétudes planent.
Déjà son support, aussi convivial soit-il, nous permet de faire une croix sur ltechnique. Une 3DS n'est pas une PS4 ou une Xbox One (merci Captain Obvious).
Et puis l'indice « Fusions » dans le titre gomme aussi l'espoir d'une vraie aventure qui narrerait efficacement l'ensemble de la série. Bref, à cette époque, nous retenions simplement son genre, le jeu de rôle, car la série a toujours excellé dans ce domaine... mais sans vraiment y croire.
Et nous étions complètement à côté de la plaque !

Le respect du mythe
La première chose qui saute aux yeux, c'est cette volonté de coller à l'ambiance de la série animée.
Les musiques sont inédites mais se rapprochent tellement de la bande originale qu'on a l'impression d'entendre un florilège des meilleurs thèmes remixés. La bande-son est donc diamétralement opposée aux musiques inaudibles de Dragon Ball Xenoverse 2.
Le jeu conserve aussi tout le comique de l'époque Dragon Ball "sans Z", les animations des meilleures attaques, et les mêmes chorégraphies endiablées.
Alors au final, et malgré un scénario inédit, Dragon Ball Fusions est sans doute le jeu qui respecte le mieux l’œuvre de Toriyama... depuis Dragon Ball Z Legends sur Saturn (et PS1).
Et pourtant, ce n'est même pas Cyberconnect2 aux commandes mais Ganbarion (One Piece : Unlimited World Red, Pandora's Tower).
Fusion des genres
Pour son système de combat, Dragon Ball Fusions mélange le RPG traditionnel et le Tactical-RPG. C'est à dire que vous tapez en choisissant une technique lorsque votre tour s'active, mais il faut ensuite gérer parfaitement son placement dans l'arène et la direction de sa prochaine attaque.
Car un combo simple fait des dégâts, mais si le dernier coup projette votre cible sur vos quatre alliés, il se prendra quatre autres claques supplémentaires. Si à l'inverse, vous le projetez sur ses partenaires, alors ils seront tous renversés et perdront des points de vie.
Le jeu reprend aussi la base tactique du shifumi. À un détail près, on ne parle pas de pierre, feuille, ciseau, mais de puissance, technique et vitesse. La puissance est efficace contre la technique qui est efficace contre la vitesse qui est elle-même très efficace contre la puissance. Vous devez donc bien vérifier la nature de vos cibles et celle de vos alliés avant d'attaquer.


Les Dieux de l'arène
Le studio a soigné la moindre animation, la moindre attaque spéciale, pour transformer chaque technique en chorégraphies ultra nerveuses.
Il suffit d'activer une attaque Zenkai (qui sert, entre autres, à convaincre un adversaire de rejoindre vos rangs si vous l'achevez avec cette technique) ou un Super Kaméhaméha (qui détruit tout sur une zone très large), pour constater que malgré son design enfantin, Dragon Ball Fusions ne lésine pas sur le spectaculaire.
Et le jeu ne s'appelle pas Fusions pour rien ! Il s'agira donc de combiner vos alliés compatibles pour créer des guerriers très charismatiques ou complètement absurdes, et par voie de conséquence, absolument géniaux. Ces Fusions dites EX peuvent se défaire, si le résultat ne vous plaît pas.
Et puis il y a les Fusions en combat, le temps d'une attaque dévastatrice (en fusionnant tout votre groupe) ou sur une durée limitée. Si vous adhérez au concept, alors vous allez être servi avec plus de cent soixante-dix personnages à attraper et fusionner. Le spectre de Pokémon n'est jamais loin.
Seule ombre au tableau
Dragon Ball Fusions est un bijou du catalogue 3DS et qui a autant d'arguments pour les fans de la saga, que les joueurs qui apprécieront le concept et l'originalité de la proposition.
On préfère tout de même prévenir, Ganbarion s'est loupé sur un détail... la redondance ! Car le but est de rejoindre le grand tournoi créé par le Dragon Shenron.
Mais pour y parvenir, il faut traverser plusieurs décors et lieux protégés par des barrières, qui se détruisent en donnant le bon nombre d'unités (et d'une couleur précise). Ces unités se gagnent au combat en fonction de l'ennemi abattu.
Chaque nouveau lieu se résume donc à trouver la zone de repos et détruire les barrières en combattant les ennemis sur la carte. Un concept assez low cost qui rappellerait presque tous ces jeux de rôle smartphone pensés uniquement pour les sessions courtes entre deux trajets en métro.
Dragon Ball Fusions est donc excellent, mais certains éviteront de dépasser la dose prescrite d'une heure par jour pour ne pas se lasser. D'autres au contraire, "rusheront" chaque combat pour booster leur équipe, créer des fusions parfaites, et affronter d'autres joueurs en ligne.
Vous êtes seuls juges... nous en tout cas, on l'a déjà placé dans la valise en prévision des prochaines vacances. Et ne vous fiez pas aux photos éditeurs (Miiverse n'est pas encore activé pour récupérer les nôtres), le jeu est intégralement en français et doublé en japonais.
