C'est aussi ça la magie du JRPG à l'ancienne. Vous y jouez dix heures pour les besoins d'une CHRONIQUE puis prolongez l'expérience jusqu'au combat final, complètement happé par sa générosité, son intelligence, son charme. À présent nous parcourons les dernières pages de l’Épopée des élus, le contenu dit de post-game débloqué après le générique de fin. Et nous avions envie de vous partager encore un peu de cette expérience rafraîchissante, en attendant le retour de cette série en France le 16 septembre 2016 avec la sortie de Dragon Quest VII, puis de Dragon Quest VIII (fin 2016), tous deux sur 3DS.

Une leçon de rythme
Inutile de revenir sur les quatre premiers chapitres puisque nous vous les décrivions tout juste hier. Dragon Quest IV se déroule sur cinq épisodes puis un post-game, sa durée de vie n'excède pas les vingt-cinq heures en ligne droite et une dizaine de plus pour finir le donjon bonus, débloquer un nouvel équipement et remplir sa ville dans le désert. Car oui en 1990, on parlait déjà de housing !
Ce qui fait le charme et l'intelligence de l’Épopée des élus, c'est son rythme. Vous devez bien évidemment faire de l'expérience à de rares moments pour vous défaire d'un boss. Mais il y a toujours une juste dose d'XP lâché par les ennemis et un lieu idéal qui favorise l'apparition des slimes de métal. Ces célèbres monstres de l'univers Dragon Quest qui esquivent 90% de vos coups, fuient à la moindre occasion, mais assurent la surdose d'XP si vous les tuez.
Tout ici est savamment calculé, des capacités de vos héros, aux points de vie, au placement des ennemis qui vont nécessiter une juste utilisation de vos compétences. Et le niveau 99 n'est absolument pas nécessaire puisque nous avons tout bouclé au niveau 43.
Chapitre 5
Le cinquième chapitre est le cœur du jeu, celui où vous pourrez enfin profiter de vos téléportations dans les différents villages visités pour discuter avec les différents PNJ. On constate d'ailleurs que si ces derniers n'ont quasiment rien à raconter dans le JRPG d'aujourd'hui, c'est lui qui autrefois lâchait les indices sur une quête annexe ou le prochain lieu mystère à visiter. Alors on se balade et on interroge, pour découvrir où se cachent chaque élément du set d'armure qui nous permettra de rejoindre les cieux et le dragon sacré. On débloque le bateau, puis le dirigeable plus tard pour atteindre cette île centrale inaccessible autrement ou l'arbre d'Yggdrasil. Puis on visite le paradis et l'enfer, accumulant tout un équipement maudit et dont on ne comprend pas l'utilité... jusqu'à l'arrivée du post-game.


L'après générique
Dragon Quest IV est court mais généreux, et vaincre le boss de fin et ses nombreuses formes (la garantie JRPG old school) n'est pas une finalité. Le joueur va ensuite s'attaquer au donjon bonus et ses deux boss farfelus et puissants pour débloquer une fleur qui ressuscitera la protégée de Psaro, le boss du jeu et un personnage bien connu des joueurs de Dragon Quest Heroes. Cette dernière réussira à retirer la malédiction du chef des monstres pour qu'il rejoigne votre équipe afin de tuer le vrai boss de fin ! Psaro a d'ailleurs cette particularité d'être immunisé aux équipements maudits, d'où l'utilité d'en avoir récupéré avant. Ensuite, vous pouvez farmer son set d'armure complet avant de vous attaquer au dernier challenge du jeu. Là encore, comme pour la partie principale, le post-game du jeu est parfaitement rythmé et ne manque assurément pas d'épique.
Arrêtons les préjugés
Quand on pense à Dragon Quest, on pense vieux son, combat aléatoire trop présent, vue subjective qui ne permet pas de profiter du design de nos héros, et un cahier des charges loin d'un Final Fantasy moderne. Pour autant, L’Épopée des élus nous a ouvert les yeux sur sa générosité, son génie aussi et cet ensemble si habile que l'on comprend pourquoi les groupies ne souhaitent pas voir la formule changée. La vue subjective va passer à la troisième personne pour la réédition 3DS de Dragon Quest VII, mais ce que le joueur gagnera en spectaculaire, il le perdra en confort et en rapidité car il y a aura plus d'éléments à charger.
Le son old school ne gêne pas non plus, car les musiques sont somptueuses et le travail sur les bruitages est précis, puissant. Il suffit d'entendre une fois le bruitage d'un coup critique sur un King Metal Slime pour être conquis. Alors le réveil est tardif, mais en 2016 nous découvrons et aimons la formule Dragon Quest, et constatons surtout qu'elle n'a pas pris une ride en dépit de son âge avancé. Alors faites comme nous et profitez de l'été pour boucler un chapitre (vous avez le choix entre le IV, V et VI sur DS, intégralement en français) avant la sortie du septième. Et prions pour une localisation du X sur NX, le chapitre multijoueur, chez nous.
