Sur le papier nous sommes tous d'accord pour dire que Umbrella Corps avait un avenir parmi les jeux de niche sympathiques, tel Stand Alone Complex pour la licence Ghost in the Shell. En photos, le jeu rendait même plutôt bien et les différents trailers de Capcom mettaient le doute dans nos têtes. Le shooter à la troisième personne avait l'air plutôt dynamique, tactique par moment, et puis 30 €... ce n'est pas synonyme de soupe populaire jusqu'à la fin du mois. Alors le voilà, fièrement placé sur les différentes plateformes de téléchargement, et vous hésitez car vous aimez Resident Evil et avez confiance en Capcom. C'est là que la police NRJ Games intervient...

Dans les faits
Umbrella Corps est un TPS classique mais qui a la particularité d'ajouter des zombies en plus des joueurs dans l'arène, il fallait bien un lien avec la licence. Votre équipe remporte donc des points en tuant les joueurs adverses, et en gagne d'autres en liquidant les zombies. Sur le terrain, vous pouvez prendre position derrière un élément du décor et basculer à la première personne pour améliorer votre visée. Diverses actions contextuelles s'affichent à l'écran pour ouvrir une porte ou escalader un élément du décor, on est bien dans un gameplay inspiré de Resident Evil 4.
La bonne idée vient surtout des différentes arènes qui reprennent les environnements connus, tel que le village Kijuju de Resident Evil 5. De quoi titiller votre fibre nostalgique, même si vous n'avez pas le déhanché de la belle Sheva pour vous encourager à aller de l'avant. Enfin, la sélection de paquetage permet de varier les tactiques, mais c'est un classique du genre, nul ne va sauter au plafond.
La réalité
Si Capcom remplit le cahier des charges du TPS multi moderne sans problème, le réel souci commence dès le menu principal. Car le jeu se contente de matchs en trois contre trois et de deux modes, le Multi Ops qui aime varier les objectifs sur la carte, et l'Extermination, qui se résume à tuer l'équipe adverse sans possibilité de respawn. Vous pouvez choisir de jouer en classé ou en partie publique, mais dans les deux cas... c'est l'attente qui pose problème. En bref, si vous souhaitez jouer à Umbrella Corps, prévoyez la trilogie version longue du Hobbit pour passer le temps.
La partie lancée, les choses ne vont pas en s'améliorant. L'action n'est pas dynamique, le tir est imprécis. Il y a bien des zombies pour vous barrer la route, mais ces derniers ne sont tellement pas une menace que l'on préfère se concentrer sur l'équipe adverse. Et vu la qualité du netcode actuel, on préfère même quitter la partie plutôt que d'attendre bêtement la fin du match car un joueur adverse nous a tué alors qu'il visait le mur.


Mauvaise pioche
Avec sa technique d'un autre âge et ses nombreux problèmes de lag, Umbrella Corps ressemble à une Alpha payante. Les 30 € semblaient accessibles, mais vu l'état du jeu, c'est 30 € de trop. Le shooter de Capcom a les stigmates du mauvais Free to Play, de ceux qui sortent à l'arrache et manquent de tout pour convaincre la masse. Pour autant, on sent un potentiel bien planqué qui pourrait apparaître avec de nombreuses mises à jour, un peu comme Metal Gear Online.
Mais il y a du taf pour corriger le matchmaking indécent qui vous vire des parties, l'incapacité à utiliser correctement un clavier et une souris sur PC, le fait qu'une partie ne se lance pas tant que le jeu n'a pas trouvé six joueurs (et ça peut prendre BEAUCOUP de temps), les chargements interminables, le solo aussi utile que celui de Star Wars Battlefront, et la taille des cartes inspirée des hôtels Capsule au Japon. Il y a tout de même une dizaine de joueurs à travers le monde qui ont l'impression d'avoir acheté le jeu de l'année donc vous pouvez tenter de les rejoindre. Ou attendre un basculement vers le free to play qui ne saurait tarder vu l'état.