Entre deux tests, quelques Retour sur et un Top, nous avions envie de lancer une nouvelle CHRONIQUE et de la célébrer en compagnie de NieR Automata. Pas une Preview car nous savons trop peu de choses dessus, mais faire «le point» sur ce que l'on sait, ce que l'on attend, mais surtout se faire plaisir en écrivant quelques lignes dessus. Car de nos nombreuses expériences vécues sur la génération PS3 / 360, le premier NieR doit faire parti des dix meilleures. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance avec ce contexte «larmoy-chiant» dépeint durant les premières heures. De ce père hors-sujet souhaitant délivrer sa fille de la maladie. Le contexte est beau, mais parasité par cette volonté japonaise de revoir son jeu pour convaincre l'autre public. Car « Un jeune héros portant une arme aussi lourde peut déranger le public occidental ». Il est vrai que Cloud de Final Fantasy VII nous a tous traumatisé... Alors NieR s'est scindé en deux versions, la Gestalt que nous connaissons en Europe et aux États-Unis, puis la version originale japonaise RepliCant sur PS3 qui n'évoque pas un père et sa fille mais un frère et sa sœur. Mais passé ce «détail», l'expérience s'est révélée exceptionnelle, notamment au niveau de l'intensité musicale qui pardonnait bien des déboires techniques. Alors nous avons aimé NieR au point d'attendre la suite Automata avec la certitude qu'il s'agira là encore, de l'un des dix meilleurs jeux de cette génération. Et cela commence par la collaboration entre deux grands studios.

L'OVNI
Il y a tout d'abord Square Enix, ou plutôt le cerveau embrouillé de Taro Yoko que certains ont pu apercevoir lors des présentations de NieR Automata en cosplay de Emil (personnage majeur du premier jeu). Cet homme est la part sombre du studio, celui qui aime créer des univers torturés comme ceux des trois Drakengard (ou Drag-on Dragoon au Japon). Mais cette violence est contrebalancée par les mélodies douces et mélancoliques de BKO (Keiichi Okabe), les deux hommes ont d'ailleurs collaboré sur Drakengard 3, NieR et le prochain Automata.
Avec le recul, on se rend compte qu'il est difficile d'évoquer Taro Yoko sans citer ses compositeurs, car il a toujours su s'entourer de personnes capables de comprendre son travail et de le magnifier en musique. Ces jeux ont toujours été d'une laideur sans nom, mais les idées de l'homme alliées à une bande-son mémorable créaient une alchimie assez unique.
La folie calibrée
Et puis il y a PlatinumGames, que vous aimez tous depuis la sortie de Bayonetta, que vous détestez ou adulez depuis le récent Starfox Adventures, et que les joueurs Xbox One attendent au tournant avec l'exclu Scalebound. Un studio qui n'a plus grand chose à prouver en matière de beat them all ou tout simplement de gameplay parfaitement calibré. Il suffit de relancer le combat contre le boss final de Metal Gear Rising Revengeance pour avoir une définition de ce qu'est l'orgasme vidéoludique.


Un background
NieR Automata raconte les événements qui se déroulent après la fin «D» du premier jeu, lorsque Nier accepte de se sacrifier pour sauver Kainé. Le monde est à présent en guerre, entre les derniers humains qui ont fui sur la Lune pour créer une armée, et les machines qui ont élu domicile sur notre Terre. Cette année (même si une sortie en 2017 semble plus évidente), le joueur ne sera pas aux commandes d'un humain mais de l’androïde N°2 Model B, ou 2B, épaulé des versions 9S et A2. Des modèles de combat «YoRHa» créés par les humains pour contrer la menace alien.
Square Enix a bien entendu confirmé le retour de certains personnages phares de NieR, c'est le cas de Emil et Kainé, mais aussi de Drakengard 3. Car NieR est à la base un spin-off de Drag-on Dragoon. Alors c'est donc ça NieR Automata, le décalage de Taro Yoko, la mélodie impeccable de Keiichi Okabe, le gameplay décoiffant de PlatinumGames, le tout emballé dans un background noir comme on les aime. Un mariage tellement évident qu'il ne peut y avoir qu'un seul résultat à l'arrivée, un jeu fantastique. Et à coup sûr, le plus grand Action RPG de cette génération.