L'été dernier, nous vous évoquions la sortie de Mobius sur le territoire japonais et une forte probabilité de le voir débarquer un jour en Europe. Le fourbe a pris son temps mais c'est chose faite, et vous pouvez à présent découvrir les deux premiers chapitres (sur cinq) de cette aventure gracieusement offerte par Square Enix. Mais il faut bien reconnaître qu'un an plus tard, notre emballement a pas mal diminué.

C'est l'histoire d'une route
Si les qualités narratives du jeu vidéo smartphone nous ont rarement surprises, le récent Brave Exvius a placé la barre tellement haut (pour le format tactile) que nos exigences sont à présent plus élevées. Alors forcément, l'interminable randonnée en ligne droite de Mobius avec son scénario digne des trois premiers Final Fantasy (« prouve que tu es le guerrier de la lumière... et marche ») n'impressionne plus grand monde.
En revanche, la technique fait toujours son petit effet une fois la résolution max activée dans les options. On y joue donc plus pour débloquer les nombreuses classes et apprécier les nouvelles armures superbement détaillées, que pour profiter d'une histoire épique. Surtout que l'éditeur n'a pas sorti le chéquier pour traduire le jeu dans notre langue.
Free to Wait
La faute à son système d'évolution des classes, Mobius entre dans la catégorie Free to Play pénible. Vous débutez ainsi Guerrier, Voleur ou Mage et utilisez vos points de magie pour améliorer les statistiques dans un arbre de talents. Chaque amélioration a un coût en «graines de skill» (feu, terre, vent, feu, etc) et chaque classe en débloque plus ou moins. Il faut donc basculer entre elles pour débloquer chaque type de graine. Las, dès le troisième arbre de talents, les coûts sont démultipliés. Une amélioration qui coûtait hier cent à deux cent graines de feu, en vaut à présent deux mille (voir cinq mille pour certaines) et vous en récupérez une vingtaine par combat.
Cette interminable ascension peut toutefois être accélérée en achetant des clés (bronze, argent, or) en échange de Magicite. Mille Magicite contre dix clés de bronze (cinq en argent ou deux en or), ce qui représente dix jours d'attente (vous gagnez cent Magicite toutes les seize heures) ou 8 € environ. Sachant que Square Enix propose des packs de 120 Magicite, 700 Magicite ou 1500 Magicite, cela vous contraint à payer toujours plus que ce dont vous avez réellement besoin. Les malins !


Trop tard pour faire illusion ?
Les deux chapitres bouclés, le constat est sans appel... Mobius n'a pas le contenu, ni le scénario, ni le format pour donner envie d'y investir du temps et de l'argent. Les trois chapitres suivant changeront éventuellement la donne mais à ce stade, on préfère se tourner vers Brave Exvius qui a le mérite de s'inspirer du JRPG des années 90 (même si la dernière màj nous a rappelé que le Free to Play ne joue jamais en notre faveur).
Vous pouvez toutefois tenter l'expérience pour apprécier le système de combat, mais sachez que vers la fin du second chapitre, le pic de difficulté est vulgairement augmenté pour vous forcer à gaspiller votre Magicite en échange de queues de phénix (pour vous ressusciter). Et en échange de quoi ? De nouvelles arènes et quelques coffres inutiles, la récompense est bien maigre. Square Enix a donc intérêt à lâcher les trois prochains chapitres rapidement, et à revoir le coût des améliorations pour ne pas perdre son public.