Un DLC, un report, une énième remasterisation qui ne nous concerne pas, et l’anticyclone des réseaux sociaux prévoit un nuage de trolls. C'est comme ça, le propre du joueur a toujours été de se plaindre. Alors lorsque Square Enix ressort Final Fantasy VI sur iOS et Android avec l'audace d'un ravalement de façade, c'est toute la planète old school qui hurle au scandale. Même ceux qui n'étaient pas nés à l'époque, mais qui surfent sur la vague du retweet pour avoir l'impression de participer à quelque chose de grand. Leur mai 68 numérique en somme. Pourtant, j'ai beau l'avoir terminé à sa sortie américaine en 1994, ce ravalement de façade était nécessaire, voire bénéfique. Il suffit de jeter un coup d’œil aux sliders pour se rendre à l'évidence : peu de curieux auraient tenté l'aventure sans un coup de bistouri.

Ce qu'il faut retenir
En regardant la réédition de Final Fantasy VI, je vois toujours ce chef d’œuvre du jeu de rôle japonais. Un ténor qui a participé à l'émancipation d'un genre, réduit aujourd'hui à quelques essais divertissants mais sans la même intelligence. Et orchestrés généralement par Compile Heart ou Bandai Namco. Mais le RPG japonais, ce n'est pas simplement les sympathiques Hyperdimension Neptunia et Tales of quelque chose. Ni une attente de neuf ans accompagnée de plusieurs reports et d'un changement de nom. Final Fantasy Versus XIII / XV, si tu nous entends.
Si vous n'avez jamais joué à Final Fantasy VI, vous allez découvrir un monde incroyable. Plus ouvert, comme certains aiment à se le répéter, alors qu'il s'agit en fait d'un couloir masqué, de personnages riches mais surtout du méchant le plus machiavélique de l'histoire, Kefka. Dont le rire sadique et drôle finalement, raisonne toujours dans nos têtes depuis plus de vingt ans. L'esthétique a certes changé sur smartphones et tablettes. Mais il s'agit toujours de la même histoire, du même rebondissement à mi-chemin de l'aventure. D'une musique géniale signée Nobuo Uematsu, qui nous livre ses plus belles compositions. Et d'un jeu qui jongle entre humour et drame avec une intelligence et une finesse remarquable. Alors il coûte 15 € ! Cela peut sembler beaucoup au milieu de l'étalage de jeux gratuits. Mais c'est sans doute le prix à payer pour profiter du meilleur. Comprendre qu'un jeu vidéo tactile, ce n'est pas forcément qu'un plan fixe avec des cartes et une jauge d'endurance à remplir toutes les cinq heures pour avancer. Surtout qu'il s'agit d'un jeu intégralement en français et l'option quatre directions est parfaitement adaptée au tactile. Sachez-le, avec Final Fantasy VI, vous êtes à un téléchargement de comprendre pourquoi le JRPG a autant de fidèles. Libre à vous ensuite de goûter à l'esthétique d'origine en français sur Wii U et PlayStation Vita.
Ps : ne soyez pas choqué par le mauvais goût de la police employée pour les textes sur les photos... elle s'adapte à celle de votre téléphone. Blâmez-moi !