Pour la petite histoire, nous avions prévu un test de Final Fantasy Explorers. D'une, car nous vivons aux couleurs de la série cette année avec la sortie de Final Fantasy XV. De deux, car nous rêvions tous secrètement d'un Monster Hunter-like avec des classes telles que Voleur, Mage Blanc, Chevalier Dragon ou Geomancer, typiques des productions Square Enix. Malheureusement, après dix heures de jeu, Explorers a eu raison de notre patience. Comme nous n'avons pas le monopole du bon goût et que le potentiel d'un RPG multijoueur ne se résume pas à une session aussi «courte», nous avons décidé aujourd'hui de partager les choses qui nous ont plu, les déceptions et vous laisser seul juge quant à son achat.

Un départ timide
Dès la création de notre avatar, on constate des possibilités maigrichonnes mais on ne s'en offusque pas. Cinq visages, dix coupes de cheveux, on a connu (un million de fois) plus généreux mais passons. Le souci se situe plutôt au niveau de l'ambiance et de la mise en scène. Vous vous réveillez devant l'invocation Bahamut (inutile de faire les présentations) et devez fuir rapidement. Dix mètres plus loin , un PNJ vous indique que vous ne faites pas parti de la guilde mais que vous obtiendrez un pass en tuant quelques monstres dehors. Ok !
Après quelques quêtes inutiles à base de « va ramasser dix objets », « tue des gobelins », le jeu commence et déballe enfin le tapis rouge de quêtes principales... qui se résument à « va ramasser vingt objets », « tue des squelettes ». On ne sait toujours pas ce qu'on faisait dans cette grotte face à une invocation mais soit... le jeu nous aguiche ensuite avec de la confrontation contre des starlettes de l'univers FF. Ifrit, Shiva, Ramuh, le spectacle est total pour les groupies que nous sommes.
Des classes et du combat
Rapidement, Final Fantasy Explorers libère quelques classes de départ. Chevalier, Chasseur, Mage blanc ou noir, le choix n'est pas fou mais il suffit d'avancer dans l'aventure pour en débloquer de nouvelles ou en répondant à certaines conditions. Le Chevalier Noir par exemple, se débloque en tuant cinq cent monstres. Et si la versatilité est votre truc, changer de classe s'effectue directement dans les menus.
En revanche, le combat se révèle assez mou avec un système de ciblage catastrophique dès que plusieurs ennemis se mêlent à un autre plus massif (en somme, vous visez toujours le gros). Les possesseurs d'une New 3DS peuvent tourner la caméra à l'aide du stick droit mais le confort reste discutable. On préfère replacer la caméra de dos en appuyant sur L plutôt que de lâcher les boutons d'attaque pour changer d'angle.


Les phases de repos
Votre hub (ou ville) propose de nombreux PNJ. Le forgeron vous fabrique différents équipements en échange de matière première et améliore vos armures. Un autre vous vend des monstres qui pourront remplacer les trois joueurs absents. Et il y a même un Aéronef pour vous transporter directement à une ancienne zone déjà visitée. Dans l'ensemble, les habitués du RPG coop sont en terrain connu. Seul le cristal du centre étonne puisqu'il libère vos nouvelles techniques de combat contre des PC, récupérés en remplissant des objectifs.
La plaie, c'est lorsqu'il s'agit de quitter la ville pour tenter des quêtes. Car le jeu, comme Final Fantasy Type-0 HD, ne vous permet pas de blinder votre journal et partir cinq heures. Vous devez finir les quêtes principales une par une et seules les sous-quêtes peuvent être accumulées. MAIS ! Pour chaque sous-quête ou quête, une somme rondelette vous sera demandée. Oui, vous devez payer le PNJ pour prendre des quêtes. Autant vous dire que les premières heures sont pénibles vu le peu d'argent que vous possédez. Tuer Ifrit ou Shiva nous a rapporté 1000 pièces d'or en moyenne, alors qu'une seule sous-quête en coûte le double.
Et le multi ?
Malheureusement, les nouvelles ne sont pas (encore) bonnes. Pour commencer, la stabilité n'est pas au rendez-vous et beaucoup de combats de boss donnaient l'impression de se dérouler sous l'eau. Rejoindre un salon ou en créer un n'est pas un problème, mais il faut juste comprendre ensuite comment ça marche. Par exemple, rentrer dans un salon ne suffit pas à faire parti du groupe. Il faut regarder l'écran des quêtes et accepter celle en cours, sinon vous partez seul dans le décor.
Et à priori, ce n'est pas clair pour tout le monde vu le nombre de fois où nous avons lancé la partie à quatre pour arriver tout seul devant le boss. Et impossible de communiquer avec les autres joueurs puisque vous êtes limité à quelques réponses automatiques. Enchanté ! Je crois que je suis perdu ! Alors que tout ce qu'on veut, c'est de pouvoir signaler un « AFK Bio » et hurler au nerf des Mages noirs ! Bref, le online sur 3DS, c'est pas encore gagné.


Avec des si
Si Final fantasy Explorers patche son multi et nous propose enfin du online stable. Si vous avez trois amis connectés aux mêmes horaires, le casque vissé sur le smartphone avec l'application Skype de lancée (ou Line... ou Whats App). Si vous n'avez pas de PC pour jouer à Final Fantasy XIV, ou une Wii U pour jouer à Monster Hunter. Et si répéter les mêmes objectifs ne vous fait pas peur... Alors, peut-être que vous pourrez apprécier la proposition de Square Enix. Surtout que si le jeu n'est pas fou techniquement, l'esthétique est quant à elle très réussie (on adore les jobs ou le mode Trance qui vous donne l'apparence des différents héros de la saga Final Fantasy selon la classe choisie). Et si vous succombez aux charmes du jeu, n'hésitez pas à venir vers nous pour partager votre expérience "high level". En attendant, on retourne jouer à Blade & Soul, notre maître du Kung Fu vient de récupérer une nouvelle robe diablement échancrée...