On l'évoquait il y a quelques jours, Kingdom Hearts Unchained X est devenu mauvais ou dispensable suite à la sortie de Brave Exvius, le Final Fantasy tactile qui remonte de plusieurs crans l'intérêt du jeu de rôle smartphone. Alors bien évidemment, il ne s'agit pas d'évoquer un instant la fin du RPG console ou la mort des portables... soyons sérieux deux minutes... mais d'applaudir cette volonté d'apporter de la consistance au genre «jeu de rôle Free to Play» affreusement redondant. Et cela commence par un peu de liberté !

La vraie aventure
Le joueur d'hier a découvert et aimé le RPG non pas parce qu'il se réveillait dans son lit avec une amnésie naissante, mais parce qu'il voyageait. Il sortait de son village en carton pour entamer une randonnée en forêt, traversait des montagnes, affrontait des dragons et débarquait à la capitale le temps de se reposer à l'auberge avant la prochaine étape. Cette fonctionnalité très classique du jeu vidéo console était une denrée rare sur smartphone, à moins d'acheter les adaptations du catalogue Super Famicom de Square Enix (Dragon Quest VI, Final Fantasy VI, etc). Avec Exvius, le joueur redécouvre ce plaisir bucolique, cette liberté. Il visite les villages, retourne dans les précédents lieux visités pour accomplir des quêtes annexes et aider la population locale, bref il est acteur de son aventure et non spectateur.
Un combat tactique
D'ordinaire, le RPG sur smartphone se résume à appuyer sur Auto et avancer dans les niveaux sans trop réfléchir, à l'image de Dragon Blaze. Ici, c'est le cas durant les premiers donjons mais très vite, le joueur doit repenser son groupe, inclure un soigneur, retirer les handicaps jetés par l'ennemi, il doit contrôler parfaitement son équipe. À l'inverse d'un Tales of Link, il n'est pas noyé sous les équipements inutiles mais doit les crafter lui-même dans les villages. Et récupère même des invocations (Ifrit, Ramuh, Sirène, ou l'indispensable Shiva) qu'il peut améliorer et attribuer à chaque héros pour gonfler ses statistiques.


Un emballage triple A
L'autre force de Exvius, c'est cette direction artistique impeccable qui titille la nostalgie des joueurs 16 bits (Super Nintendo / Megadrive). Les sprites 2D sont superbement détaillés et rappellent le design de Bahamut Lagoon. La narration est bien plus centrale avec un effort de mise en scène et un réel travail sur les personnages principaux. Et bien évidemment, le tout est accompagné d'une bande-son à tomber à la renverse. Plus qu'un jeu vidéo smartphone, Final Fantasy Exvius est tout simplement un vrai RPG sans (trop de) contraintes.
La prochaine étape
Pour une fois, le souci du jeu ne vient pas de son format Free to Play. La boutique sert principalement à se faire plaisir en achetant des cartes pour invoquer de nouveaux compagnons et l'endurance ne chute pas trop rapidement. Inutile donc de payer pour s'amuser. En revanche, Exvius ne gomme pas complètement son affiliation au genre tactile. Ce constat, on le doit à cette volonté de titiller le fan en invoquant des héros des précédents Final Fantasy. Vous allez donc grouper Kuja de Final Fantasy IX ou Shadow de Final Fantasy VI. Par la suite, Square Enix proposera sans doute des événements pour débloquer Cloud et Tifa, ou Squall et Lightning. Et la puissance de certains nous contraint petit à petit à virer les héros inédits du jeu à l'efficacité discutable, pour des personnages plus agressifs ou stratégiques. Résultat, Exvius ressemble à un JRPG de fan plus qu'un épisode exclusif avec un casting propre au jeu. Quant au déplacement libre, on l'aime, on le voulait, mais le confort ne vaut assurément pas celui d'un stick analogique ou d'une croix directionnelle.


À télécharger d'urgence
Alors oui, le jeu vidéo console n'a pas à trembler et il y a de grandes chances que vous lâchiez Exvius après dix à quinze heures de jeu pour retourner sur un format plus ergonomique. Mais pour l'effort et la proposition, Square Enix mérite le respect de tous. Ils ont prouvé aujourd'hui qu'il était possible de voir plus grand, plus ambitieux, et sans avoir à débourser un centime ! En espérant que cela réveille un peu la concurrence trop habituée à fabriquer du RPG low cost. En attendant, vous savez quoi faire...