C’est le site du journal anglais The Guardian qui a publié récemment une étude sur le taux de fraude chez les étudiants. Selon elle, le taux de fraude chez les étudiants britanniques aurait augmenté de 42% depuis 2013. En 2016, un quart d’entre eux ont été surpris à tricher en utilisant des objets électroniques. Et le taux réel de triche est certainement bien plus élevé, selon les experts.
Plus l’équipement est sophistiqué, moins la triche est repérable
Le chiffre réel de la fraude ne peut être connu, parce que les équipements des étudiants sont de plus en plus sophistiqués, donc moins détectables. Les étudiants vont ainsi jusqu’à utiliser des mini caméras et des micro-écouteurs pour tricher ! Et leur utilisation n’est pas si rare, puisque plusieurs universités anglaises les ont signalés, explique le Guardian. Les professeurs n’ont aucun moyen de les repérer, à moins que les tricheurs ne soient dénoncés par d’autres étudiants. Cependant, sans surprise, l’appareil le plus utilisé pour la fraude pendant les examens reste le téléphone portable.
Quand internet propose aux étudiants de les aider à frauder
Les étudiants sont aussi la cible privilégiée de sites internet qui voient dans la fraude un marché florissant. Plusieurs sites web proposent ainsi d’aider les étudiants à tricher. Le plus connu étant Monorean, qui vend ouvertement des équipements technologiques aux étudiants dans ce but. Mini caméras, écouteurs, tout est là. A condition, bien entendu, d’y mettre le prix (l’équipement de triche le moins cher coûte 349 euros). Par ailleurs, certains articles publiés sur des sites web français ne se privent pas de donner des indications aux étudiants sur les meilleurs moyens de triche. Le site 01net.com a ainsi fait un article intitulé 9 appareils pour tricher à l’examen. Il rappelle en préambule que leur utilisation est aux risques et périls de lecteurs, et que ces méthodes sont illégales. Il les présente cependant… Ce n’est qu’un exemple parmi les dizaines d’autres du même genre qui existent.
La solution : élaborer de meilleures épreuves… et changer les méthodes d’apprentissage ?
Si la fouille au corps des étudiants est illégale et moralement inenvisageable, le nombre de solutions pour lutter contre la fraude en examen paraît donc limité. La principale est pourtant simple. Interrogée par le Guardian, Irene Glendinning, academic manager for student experience à l’université de Coventry, avance qu’il faudrait tout simplement écrire de meilleurs examens. Si les élèves peuvent tricher, c’est parce qu’ils n’ont qu’à réciter leur cours pour réussir l’épreuve. Et les matières où les élèves sont le plus surpris en train de tricher seraient, selon l’étude du site britannique, les sujets liés aux sciences (dont l’économie) ou les mathématiques. Difficile, en effet, de tricher pendant une dissertation de philo, où c’est l’analyse personnelle qui est sollicitée…
Autre théorie : si les étudiants négligent leurs révisions ou leurs examens au point de tricher, c’est peut-être parce que leurs cours ne les passionnent pas. Changer les examens serait un bon début, mais transformer la forme des cours, et ainsi susciter l’intérêt des étudiants, serait une lumineuse idée, également applicable en France. C’est donc moins une lutte contre de petits appareils technologiques qu’il faut mener, mais plutôt celle qui susciterait l’envie d’apprendre et d’étudier.
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