On vous le disait lors de notre preview du 9 février 2017, le studio polonais a beaucoup de travail pour convaincre des joueurs élevés au grandiose.
Et si en deux mois, le voyage proposé par Sniper Ghost Warrior 3 ressemble toujours à celui des derniers Far Cry d'Ubisoft (mais en classe économique), certaines choses ont su évoluer dans le bon sens. Et cela commence par son arme de prédilection.
FPS ciblé
Contrairement aux innombrables jeux de tir à la première personne qui pullulent sur PC, PS4 et Xbox One, Sniper Ghost Warrior 3 se consacre entièrement au maniement du fusil à lunette.
Il ne suffit donc pas de débarquer dans un camp pour liquider tout le monde à la mitraillette, même si l'option est là, mais d'observer son vis-à-vis dans un premier temps.
Le joueur commence donc par sortir le drone qui se chargera de repérer aussi bien les ennemis de la zone, que les points d'observation et les aides improvisées (le bidon explosif !).
Une fois le tour du propriétaire effectué, il va ensuite décider de la position de tir et s'intéresser au sens du vent, du moment de la journée, ou du nombre de cibles accessibles, puis installer son réchaud et sa tente.
Le sniper n'est pas un héros pressé, c'est un tacticien. Il dispose donc d'un trépied, de différentes lunettes à zoom modulable et de nombreuses munitions : les bruyantes pour attirer l'ennemi, les pratiques pour poser un mouchard, et les plus mortelles, de la balle qui traverse les murs à celle qui explose.
Tirer au fusil à lunette est un art que Sniper Ghost Warrior 3 maîtrise à la perfection. Ici, en deux heures de pratique, vous pouvez réussir votre contrat en retirant les assistances à la visée car vous comprenez la subtilité du tir.
Et rien que pour cela, CI Games a réussi sa rentrée des classes... et permet de fermer un peu les yeux sur le reste du tableau bien moins glorieux.
Un cahier sans éclat
On vous le disait au début, Sniper Ghost Warrior 3, c'est Far Cry mais avec le huitième du budget et des équipes.
Résultat, le joueur n'évolue pas sur une immense carte mais sur plusieurs hubs ouverts qui n'impressionnent pas. Et avec de légers soucis de fluidité sur PC, alors que nous disposons d'une carte très confortable (GTX 1080).
Mais le problème se situe plutôt au niveau des objectifs secondaires qui peinent à se renouveler d'une carte à l'autre. On apprécie vider cinq à six camps la première fois, trouver un trésor, ou sauver une vingtaine d'otages. On aurait juste souhaité ne pas répéter la même chose d'une carte à l'autre, et ce jusqu'au générique de fin.
À un moment, on peut avoir un budget modeste et s'intéresser tout de même à la variation de son contenu. Ghost Recon Wildlands avait surpris par la générosité de ses objectifs étalés sur une carte vingt fois plus grande, Sniper Ghost Warrior 3 ne fait aucun effort.
Tu tires ou tu pointes ?
Si le FPS de CI Games se contentait d'une action classique, alors on conseillerait à tout le monde de fuir la proposition en attendant les grosses soldes.
Néanmoins, son gameplay principal tournant autour du plaisir tactique (et sadique) de liquider son monde avec un fusil à lunette sans jamais révéler sa position, le pari est réussi.
Surtout que l'équipement évolue tout au long du jeu, libérant de nouveaux gadgets pour notre drone et des tactiques inédits dans l'arbre de talents.
Alors si votre rêve de joueur est d'incarner un tireur d'élite dans un jeu entièrement consacré à ces campeurs de l'extrême, Sniper Ghost Warrior 3 est une bonne proposition, certes maladroite et bancale face à d'autres Triple A, mais plus réaliste et adulte que son seul concurrent Sniper Elite 4.
On conseillera en revanche aux plus nerveux et amateurs d'action dynamique, d'aller voir ailleurs.