[Test] Prey, la claque qui se mérite

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D'une exigence hors norme, le dernier jeu d'Arkane Studios se destine aux amateurs de défis. Mais au bout, la récompense est grande.

Avec Prey, nous avions des attentes et nous ne sommes pas déçus : il s'agit bien d'un cousin de Dishonored avec des influences Bioshock et Deus Ex.

Très porté sur l'action, il assure un arsenal classique (pistolet, fusil à pompe) ou très original, avec ce canon GLUE qui permet de s'improviser un escalier... avec de la glue ! Et débloque ensuite des pouvoirs PSI pour se transformer en objet ou repousser l'ennemi.

Bref, Prey est généreux, moderne, défoulant, et bricoleur, avec tout un système de recyclage où l'on déconstruit les éléments du décor pour refabriquer de nouvelles choses utiles.

En revanche, on ne s'attendait pas à une telle exigence de sa part. Car le jeu n'est pas difficile, il l'est horriblement, et se ferme aux curieux qui n'arriveront à rien sans un minimum d'efforts, même en validant le mode facile.

Ce nouveau jeu des studios Arkane ne vous tient donc pas par la main, mais vous la lâche violemment dès l'écran-titre.

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Le jeu à la carte

Prey, c'est Dishonored 2 qui regroupe chacun de ses niveaux dans un seul et immense décor scindé en plusieurs hubs.

Vous ne videz plus une zone avant de passer à la suivante, mais allez et venez dans chaque décor de la station spatiale Talos I avec de nouveaux éléments qui vous permettront de rejoindre un lieu inaccessible auparavant.

Prey est finalement très proche de la licence Metroid. C'est complètement fou, très ambitieux, et surtout génial.

Surtout que les artistes ont tout fait pour rendre cette station la plus dépaysante possible... et pardonner un moteur un peu vieillot.

Mais ce n'est pas tout ! Morgan Yu, notre protagoniste principal, évolue selon les besoins et l'envie du joueur. Il peut donc développer ses muscles et porter des choses lourdes qui bloquent le passage (coucou Adam), pirater les appareils et les terminaux (dans le pire mini-jeu de l'histoire du mini-jeu, tout du moins au clavier-souris sur PC), développer sa furtivité ou son arsenal, et apprendre de nombreux pouvoirs.

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L'équilibre déguste

Le souci d'un jeu vidéo à la carte, c'est qu'il doit aussi s'adapter à tous les styles.

Dans Dishonored 2, tout le jeu peut se finir en difficulté maximale, sans une seule amélioration ni utilisation d'arme. Dans Prey, la branche américaine d'Arkane Studios (oui, le jeu n'est pas réalisé à Lyon) tente de réitérer l'exploit mais a bien plus de mal.

La faute à ce décor très esthétique mais surchargé qui ne permet pas de voir tous les passages secrets indispensables pour contourner un problème.

Ou à la violence du bestiaire ennemi qui vous détruit en trois secondes alors que vous avez amélioré votre armure et vos armes au maximum. Et pour avoir joué les deux-tiers du jeu en difficile avant de basculer en facile pour la dernière ligne droite, on peut vous assurer que la difficulté ne change finalement pas grand-chose. On meurt simplement en trois secondes au lieu d'une.

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Ce qu'il faut retenir

Prey souffre de la comparaison avec Dishonored 2 pour le jeu vidéo à la carte, et de Bioshock pour l'accessibilité tout public.

Mais les joueurs hardcore et les amoureux du speedrun vont adorer visiter chaque recoin de cette immense carte pour trouver les meilleurs passages. Ou observer le décor et profiter des bons pouvoirs pour créer des réactions en chaîne et tuer les pires ennemis du jeu avec style.

Prey se destine à ces joueurs exigeants qui détestent qu'on leur explique la bonne marche à suivre, et se moquent de mourir trente fois avant de trouver le meilleur chemin pour rejoindre l'objectif.

On regrette simplement que le grand public ne puisse pas profiter d'une telle esthétique et d'un tel respect des codes du film de science fiction. Car Prey tutoie souvent l'excellence, mais cette excellence se mérite.

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