Test : PlayStation Classic, une console rétro mignonne et perfectible

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Nous avons testé la PlayStation Classic. Prix, contenu, qualité du matériel et des jeux inclus, NRJ Games vous donne son avis sur la première console rétro de Sony !

Le retour d'une console culte

Mise à jour : Environ un mois après son lancement, la PlayStation Classic a vu son prix baisser, passant de 99,99 euros à 59,99 euros. Ce qui la rend nettement plus accessible.

Précédemment :

Sortie initialement en 1994, la PlayStation (aussi appelée “PS1” ou “PSOne”) a été la première console de salon de Sony. Forte d’un succès retentissant (elle a été la première à dépasser les 100 millions d’unités vendues dans le monde), elle apparaît aujourd’hui comme une console culte.

Exactement 24 ans après son lancement au Japon, la PlayStation est revenue dans une version miniaturisée, légèrement remise aux goûts du jour au niveau des connectiques. Surfant sur la vague du retrogaming, et les succès des NES ou Super NES Classic Mini de Nintendo, mais aussi des consoles SEGA d’ATGames, Sony nous propose une PlayStation Classic vendue au prix de 99,99 euros. Qui y a-t-il exactement dans la boîte ? L’expérience et les jeux inclus valent-ils le coût ? Lisez ce qui suit pour le savoir.

Une apparence fidèle, à la finition irréprochable

Faisons déjà un petit état des lieux du matériel fourni. Comme pour les autres consoles rétro disponibles sur le marché, La PlayStation Classic s'avère nettement moins encombrante que le modèle original. Cette mini PlayStation est 45% plus petite que celle de 1994 (14,9 cm de long sur 10,5 cm de large et 3,3 cm d'épaisseur) et s’avère bien plus légère (170 g).

Elle reprend exactement le même design que la première PlayStation (et non celui de la PSOne, qui était plus arrondie) et inspire confiance d’emblée. La finition est en outre impeccable. Notez tout de même plusieurs différences par rapport à l’originale :

  • la console se connecte à notre écran via un câble HDMI fourni (une très bonne chose pour pouvoir y jouer rapidement sur une TV moderne) ;
     
  • la charge se fait via un câble Micro-USB inclus, lui aussi plus dans l’ère du temps ;
     
  • la face avant laisse penser qu’il y a un lecteur CD, mais ce dernier est factice, comme les ports cartes-mémoires ;
     
  • le bouton Open permet de changer “virtuellement” de CD pour les jeux qui étaient sur plusieurs disques (MGS, FF7) ;
     
  • le bouton Reset permet de suspendre une partie en cours et de revenir à l’écran d’accueil ;
     
  • les 2 manettes, fournies, se connectent à la console via un connecteur USB Type-A, et non avec l’ancien connecteur à broches. Ne comptez pas ressortir vos manettes PlayStation qui prennent la poussière si vous en avez.

© NRJ

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Deux manettes filaires dans le pack

Les manettes, parlons-en justement, il s’agit des manettes de la première génération ; oubliez donc les deux sticks analogiques et les vibrations du pad Dual Shock, sorti plus tard. Elles restent très agréables à avoir en mains (assez légères et confortables sur la durée), tout en restant similaires à celles sorties au lancement de la PlayStation. Elles sont filaires et leur câble mesure environ 1,35 m ; une taille juste suffisante, inférieure à celle des câbles des contrôleurs SNES mini (1,50 m). Petit bonus : vous pourrez même utiliser les manettes sur certains jeux rétro ou typés 2D sur PC, étant donné qu’elles sont reconnues sans souci par un ordinateur sous Windows 10.

S’il est très appréciable d’avoir deux manettes dans le pack, il nous paraît regrettable que Sony n’ait pas inclus de prise secteur. Il faudra donc, comme pour les consoles rétro de Nintendo, prendre un adaptateur USB-secteur de son smartphone ou de sa tablette.

Une interface très “90’s”

Passé le délicieux frisson ressenti au démarrage de la console (même chose lorsque l’on lance un jeu), avec les sons caractéristiques qui feront immédiatement mouche auprès des nostalgiques, on se retrouve avec une interface pas forcément très séduisante ni très étoffée en options, mais qui colle plutôt avec l’époque "années 90". On s'y fait, sauf pour les deux coquilles "Carte Mèmoire" et "Spprimer" du menu de gestion de carte mémoire.

Cette dernière a le mérite d’apporter un gros plus par rapport à la console originale : la gestion des cartes mémoires virtuelles - tout est stocké au sein de la machine - et une option de sauvegarde rapide qui offre la possibilité d’arrêter sa partie à tout moment (même si l’on aurait aimé avoir plusieurs emplacements de sauvegarde rapide). On pourra alors reprendre son jeu plus tard à l’instant exact où on l’avait quitté. Notez cependant que la sauvegarde est temporaire et disparaîtra dès qu’on relance la partie.

Contrairement à certaines consoles, la PS Classic n’offre pas de système de retour arrière (comme la fonction “Rewind” de la Super NES Mini ou de la Megadrive Mini) pour revenir quelques instants avant une action qu’on souhaiterait annuler (pour échapper à une mort ou à un crash par exemple). L’expérience reste donc assez proche de celle d’origine.

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20 jeux intégrés : des hits et des manques

A l’intérieur de la PS Classic, on trouve 20 jeux préinstallés. Il y a du bon et du moins bon. Il y a majoritairement des jeux de qualité, certains qui ont marqué leur époque, comme Metal Gear Solid, Rayman, Coolboarders 2, Destruction Derby, Grand Theft Auto, Oddworld : Abe’s Odyssey, Resident Evil Director’s Cut, Siphon Filter ou encore des titres distrayants tels Mr. Driller et Super Puzzle Fighter II Turbo.

A l’inverse, on comprend moins la présence de titres comme Battle Arena Toshinden (jeu de combat présent au lancement qui a très mal vieilli) ou Jumping Flash! Précisons que cette base est fixe ; Sony n’ayant pas prévu de moyen légal pour étendre le nombre de jeux (pas d’accès au PSN, ni d’ajout de jeux via USB). Voici la liste des 20 élus :

  • Battle Arena Toshinden
  • Cool Boarders 2
  • Destruction Derby
  • Final Fantasy VII
  • Grand Theft Auto
  • Intelligent Qube
  • Jumping Flash!
  • Metal Gear Solid
  • Mr. Driller
  • Oddworld: Abe’s Oddysee
  • Rayman
  • Resident Evil Director’s Cut
  • Revelations: Persona
  • Ridge Racer Type 4
  • Super Puzzle Fighter II Turbo
  • Syphon Filter
  • Tekken 3
  • Tom Clancy’s Rainbow Six
  • Twisted Metal
  • Wild Arms.

La sélection a le mérite d’être éclectique et assez solide en l'état ; il y en a un peu pour tous les goûts. Néanmoins, on regrette forcément l’absence de jeux majeurs comme Gran Turismo, WipEout, Crash Bandicoot, Tony Hawk, Medievil, Silent Hill ou Soul Blade.

Et si l’on imagine qu’avoir plus de titres aurait impliqué un tarif plus élevé et que certains ayant-droits puissent poser problème, on a vraiment du mal à comprendre pourquoi Sony n’a pas mis au moins ses légendaires Gran Turismo (véritable révolution dans le domaine de la course auto et killer-app de la PS1) et WipEout, dont les licences lui appartiennent.

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Alors, 24 ans après, qu’est-ce que ça donne ?

Cette PlayStation mini fait fonctionner ses jeux grâce à un logiciel qui émule la console originelle. Il s’agit de l’émulateur libre (open source) PCSX ReARMed, accessible sans fioritures. En effet, il n’y a aucune option d’amélioration graphique ni aucun filtre visant à atténuer le côté “très pixellisé” des titres. Et pas non plus de bandes personnalisées, comme sur les NES et SNES Mini, pour camoufler les bandes noires dans les jeux (qui sont tous au format 4/3).

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Résultat : un bon lot de jeu “piquent un peu les yeux”, surtout sur un grand écran. Les modélisations des personnages et environnements sont assez sommaires et les textures parfois baveuses et peu flatteuses. Eh oui, la 3D vieillit assez mal, moins bien que la 2D.

Pas étonnant, que Rayman, Puzzle Fighter, Wild Arms, Persona et Mr. Driller sont parmi les jeux qui nous paraissent avoir le mieux supporté leur âge, accompagnés de Tekken 3, Metal Gear Solid, Final Fantasy 7, Ridge Racer Type 4 et Resident Evil. Mention spéciale également pour le jeu de réflexion Intelligent Qube, peu connu, assez minimaliste visuellement mais assez plaisant.

Si l’on arrive à faire abstraction de la faiblesse graphique au fur et à mesure que l’on progresse dans les jeux grâce à leur qualité intrinsèque, la maniabilité nous rappelle parfois que beaucoup de chemin a été parcouru depuis. Les contrôles des personnages dans les jeux en 3D paraissent bien rigides voire délicats, principalement sur Syphon Filter et Rainbow Six, voire également sur Resident Evil et GTA. C’est notamment sur les deux premiers titres cités que l’on regrette de ne pas avoir de manettes DualShock, sachant qu’ils étaient justement compatibles avec ladite manette à l’époque. Pour autant, on s’étonne à se prendre assez facilement au jeu et à apprécier nos parties sur la majorité des titres proposés.

Émulation perfectible et beaucoup de jeux en anglais

L’émulation est fonctionnelle même si l’on peut parfois noter quelques petites failles non présentes dans les jeux de base (petits ralentissements ou soucis de jointures de textures). Les gamers plus pointus percevront également une différence de vitesse sur certains titres. En outre, 9 jeux sont basés sur les versions européennes en 50 Hz et sont donc limités à une animation à 25 images par seconde ; les jeux apparaissent ainsi un peu ralentis par rapport à leurs homologues en 60 Hz / 30 images par seconde.

Notons également que les jeux sont intégralement en anglais, à l’exception de Grand Theft Auto et Rainbow Six qui disposent d’une localisation française. Ce n’est pas forcément rédhibitoire pour la plupart des titres inclus ; certains comme Metal Gear Solid ont même des doublages / traductions bien meilleurs. Cependant, c’est tout de même dommage pour les jeux de rôle (RPG) autant que pour une console “hommage”, car cela limite sa portée auprès du jeune public ou des moins anglophiles d’entre nous.

A qui s’adresse la PlayStation Classic ?

Avec quelques ajustements au niveau de l’émulation et du catalogue, la PS Classic aurait pu être bien plus enthousiasmante. Notamment quand on sait que les possesseurs de PS2, PS3, PSP et PS Vita peuvent jouer à un large choix de titres PlayStation dans de très bonnes conditions. Pour autant, avouons que nous avons globalement apprécié jouer seul ou à deux sur cette petite machine mignonne, compacte, dotée d’un bon lot de titres que tout joueur se doit d’avoir essayé dans sa vie.

De même, elle apparaît comme un joli objet de collection “jouable” et demeure la meilleure alternative “clé en mains” pour (re)découvrir légalement 20 titres PlayStation dans des conditions proches de celles de l’époque. Car même si son prix reste assez élevé dans l’absolu, il n’est pas illogique par rapport au contenu embarqué : la plupart des jeux valent environ 5 euros (chacun) sur le PSN et certains jeux comme FF7 et MGS y sont même vendus à 10 euros, ce qui fait environ 110 euros pour les 20 jeux, sans compter les manettes et câbles, ni même la console. Un achat à faire en connaissance de cause donc, surtout à l'approche de Noël, en fonction des éléments que nous venons de vous donner et de la puissance de votre nostalgie.

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VERDICT

Au final, la PlayStation Classic est un bel objet de collection, une reproduction miniature fidèle, dotée d’une jolie finition. Cette mini console aurait clairement pu être bien plus si l’intérieur était aussi flatteur que l’extérieur, avec une émulation et un catalogue plus pertinents. Dispensable pour ceux qui auraient déjà la PlayStation ou une PS2 avec des jeux PS1 physiques, ou encore des jeux PS1 dématérialisés sur PS3, PSP ou PS Vita, la PS Classic reste une bonne solution “clé en mains” pour jouer légalement à des titres marquants avec les manettes d’époque.