[Test] Nioh 2 : une excellente suite qui vous en fera baver

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Deux ans après un premier épisode qui a marqué les joueurs et la critique, Koei Tecmo et la Team Ninja sont de retour avec Nioh 2. Toujours aussi punitif, le jeu débarque néanmoins avec de nombreux ajouts qui séduiront les habitués mais également les néophytes. Préparez-vous à souffrir…

Depuis quelques années, les «Dark Souls-like» ont vu leur cote de popularité grimper en flèche. Des jeux comme Bloodborne ou encore Sekiro: Shadows Die Twice ont su séduire les joueurs en proposant une aventure emprunte de sadisme, où la défaite est nécessaire pour progresser. Parmi eux, on retrouve également l’excellent Nioh qui, par sa proposition, diffère totalement des autres jeux du genre.

Considéré comme l’un des titres les plus exigeants de ces dernières années, Nioh s’était notamment fait remarquer pour ses combats nerveux et impitoyables, véritable marque de fabrique de la team Ninja (Ninja Gaiden), ainsi que son univers qui nous plonge au cœur du Japon féodal. Si ce premier épisode avait été plébiscité pour son gameplay, il souffrait néanmoins de quelques défauts non-négligeables.

Sans faire table rase du passé, les développeurs ont donc décidé de mettre de côté l’histoire de William Adams, le héros du premier opus, pour se concentrer sur une toute nouvelle intrigue se déroulant plusieurs dizaines d’années auparavant.

© Koei Tecmo

Le héros aux mille visages

Nous voici donc plongés en plein cœur de l’ère Sengoku. Mais avant de pouvoir débuter notre périple, le titre nous invite tout d’abord à créer notre propre héros (ou héroïne !). Très complet, l’éditeur de personnage permet de laisser libre court à son imagination. Quand on sait que la licence demande de passer beaucoup de temps à gérer son équipement, c’est un vrai plaisir de pouvoir choisir également son look.

Une fois cette première étape passée, le jeu enchaîne directement sur une cinématique en temps réel. On retrouve alors notre personnage, qui part à la recherche de l’auteur d’une mystérieuse lettre déposée sur sa fenêtre. C’est comme ça que nous faisons la connaissance de Tokichiro, un marchand ambulant qui amasse des pierres d’âmes afin de les revendre. Impressionné par nos talents, ce dernier nous propose de l’accompagner dans sa folle quête à travers tout le Japon.

Si le jeu prend quelques raccourcis faciles, on ne peut que saluer le travail effectué sur la mise en scène. Les cinématiques sont bien plus belles qu’auparavant et permettent de mieux cerner les contours de cette nouvelle histoire. Pour autant, même si l’on apprécie les nombreux personnages qui interviennent au cours de notre aventure, le titre conserve les mêmes lacunes que son prédécesseur. Bien que plus profond, le scénario de ce nouvel épisode s’avère rapidement anecdotique, le jeu misant avant tout sur ses combats et ses niveaux complexes.

© Koei Tecmo

Mi-humain, mi-démon

Fort heureusement, Nioh 2 parvient à se montrer bien plus intéressant que son ainé grâce à une nouveauté de taille. Dans ce second épisode, notre héros est un être hybride capable de se transformer en démon. Un détail qui a toute son importance puisque cela va avoir un impact direct sur notre manière d’aborder les affrontements contre les humains et yokai (démons du folklore japonais) qui se dresseront sur notre route.

Le jeu conserve bien évidemment tous les éléments de gameplay qui ont fait le sel du premier épisode. Les multiples armes inspirées de l’arsenal japonais de l’époque (katana, tonfa, glaive, kusarigama…) sont toujours de la partie, tout comme les postures d’attaques et la gestion du Ki (endurance). Enfin, comme tout « Souls-like » qui se respecte, chaque ennemi (même les plus faibles) peut nous tuer en quelques-coups.

Si le jeu s’avère toujours aussi punitif, les nouveaux pouvoirs de notre héros ont tout de même l’avantage de rendre les combats encore plus spectaculaires. Grâce à nos origines de yokai, il est désormais possible de se transformer en démon pendant une courte période. Très puissantes, ces transformations (3 au total) permettent d’infliger de lourds dégâts tout en étant invincible.

De même, l’apparition du contre explosif offre l’opportunité de placer des parades redoutables qui videront la barre de Ki de nos adversaires. Mais attention, en cas d’échec, la punition sera redoutable.

© Koei Tecmo

Un bon combat requiert une bonne préparation

Pour compléter notre arsenal démoniaque, il est désormais possible de faire appel aux pouvoirs de créatures déjà vaincues. En effet, au cours des combats, il est possible ramasser des âmes de Yokai qui permettent d’utiliser des attaques spéciales. Chaque coup possède ses propres spécificités (paralysie, poison, dégâts lourds…), mais il n’est possible d’en utiliser que deux en même temps. Pour en profiter, il faut alors puiser dans sa jauge de pouvoir qui se recharge, en partie, à chaque fois que l’on blesse un ennemi.

Pour autant, ces capacités ne permettront pas toujours de sortir vainqueur d’un affrontement. Au final, les combats de Nioh 2 requiert toujours autant de patience. L’analyse du comportement de votre ennemi et les échecs à répétition restent la clef de la réussite. Toutefois, les développeurs ont intégré une autre nouveauté qui pourra être utile. Il s’agit des Tombes bienveillantes qui permettent de faire appel aux fantômes d’autres joueurs afin d’avoir l’avantage numérique lors d’un combat. L’I.A est d’ailleurs plutôt bonne, si tant est qu’on ne la laisse pas gérer l’affrontement toute seule

Enfin, comme dans le premier épisode, notre équipement jouera un rôle déterminant dans notre aventure. Il ne faudra pas hésiter à passer beaucoup de temps dans l’inventaire afin de toujours s’équiper des meilleures armes et armures que l’on possède. Seul problème, il est parfois difficile de s’y retrouver tant les loots sont nombreux et variés. Les habitués ne seront pas dépaysés, mais des menus plus clairs auraient été sympathiques pour les néophytes.

© Koei Tecmo

De la douleur à la joie, il n’y a qu’un pas

Malgré ces petits défauts, Nioh 2 offre toujours des sensations que l’on retrouve dans peu de titres. Battre un boss procure un sentiment de joie et de soulagement qui fera oublier les multiples échecs qui auront été nécessaires pour en arriver là. Et si les neufs chapitres du jeu ne vous suffisent pas, vous pourrez toujours compter sur les quêtes secondaires et les missions crépusculaires pour augmenter drastiquement la durée de vie du titre, qui s’avère déjà conséquente.

Au final, Nioh 2 parvient à améliorer en tout point une formule qui a déjà fait ses preuves. Certes, on pourra toujours critiquer le manque de consistance de son scénario, mais ce dernier possède de nombreuses qualités qui en font un jeu incontournable pour les amateurs de challenge. Les combats sont techniques, mais accessibles, et chaque boss offre son lot de surprises. On avait déjà adoré le premier épisode, mais cette fois-ci nous sommes conquis !