[Test] Mass Effect Andromeda

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Cinq ans après sa trilogie mémorable, Bioware nous renvoie dans l'espace... mais cette fois en classe économique.

Dire que nous attendions la suite de Mass Effect 3 sur cette génération est un euphémisme... même s'il ne s'agit pas d'une suite directe puisque le Commandant Shepard n'y est pas.

Pour Andromeda, le studio Bioware a imaginé des événements se déroulant six cents ans plus tard. Le joueur incarne cette fois le fils ou la fille (à choisir au début du jeu) du Commandant Alec Ryder, membre éminent de la plus grande armée de l'Alliance Interstellaire, le N7 !

Et sa mission, en tant que Pionnier, va consister à trouver une planète habitable pour accueillir les derniers humains.

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La promesse du jeu

Dès les premières heures, le joueur se sent concerné par cette nouvelle tâche passionnante.

L'idée de traverser toute la galaxie d'Andromède en quête d'une planète habitable est au moins aussi louable que celle de protéger la Terre de la menace Moissonneur (la première trilogie).

Surtout que le studio a plutôt bien géré cette conquête de la galaxie en insistant sur la menace que vous pouvez représenter aux yeux des autochtones. On se prend donc au jeu de parcourir chaque planète à 100%, de poser son radar pour récupérer de la matière première qui servira à développer notre armement ou notre science. Et à fouler de nouvelles terres tout en repoussant la menace représentée par les Kert.

Un habillage inégal

Côté technique, Mass Effect Andromeda n'affiche pas la beauté indécente de Horizon Zero Dawn et ses différentes planètes ne dépassent pas la taille d'une carte de Dragon Age Inquisition (des zones ouvertes mais peu spacieuses).

Aussi, les humains sont peu expressifs et les visages manquent de détails... un constat que l'on doit sans doute à la jeunesse du studio (Andromeda a été réalisé par l'équipe de Montréal, et non la branche principale).

En revanche, on apprécie beaucoup le travail sur les différents climats, la végétation. En général, les décors ne déçoivent pas et certains sont même superbement détaillés, notamment les terres sauvages d'Havarl.

On est donc à la fois déçu par les personnages, et conquis par le décor. Surtout qu'il se module au fil de nos exploits, transformant certains lieux peu recommandables en zone chatoyante pour les yeux.

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Plus action que RPG

Au combat, Andromeda va prolonger l'expérience Mass Effect 3 en se détournant définitivement du cahier RPG du premier jeu.

Vous n'avez donc accès qu'à trois compétences simultanément et pouvez en changer à tout moment dans le menu principal. Mais oubliez les combos de tirs en ordonnant à un équipier de briser le bouclier de la cible, au second de le soulever en l'air, pour que vous puissiez l'achever d'un tir perforant bien placé.

Il s'agit désormais d'un jeu de tir à la troisième personne 100% action, très jouable et accessible, mais dont la partie RPG se résume aux points d'expérience, aux niveaux, et aux nombreuses compétences à débloquer.

Vous pouvez ensuite vous diriger vers différentes classes de héros et privilégier la biotique, l'arsenal pur, le combat rapproché ou la discrétion. Ce ne sont pas les possibilités qui manquent, et le combat est globalement très bon... on oubliera simplement le plaisir tactique même dans les difficultés supérieures.

Les choses qui fâchent

Si on vous évoquait la classe économique au début, c'était pour une bonne raison !

Car en dépit de ses qualités énumérées précédemment, Mass Effect Andromeda ne répond pas aux critères du grand Mass Effect. C'est-à-dire que vous pouvez oublier dès maintenant le scénario inoubliable.

Andromeda n'a pas grand-chose à raconter et mise tout sur la conquête de la galaxie et le plaisir de fouiller chaque recoin des décors. Quitte à délaisser la qualité des textes et l'originalité des situations.

Plus embêtant encore, le nouvel équipage manque terriblement de charisme. Et le constat est assez violent quand on doit dire adieu au Commandant Shepard, Miranda Lawson et Garrus Vakarian, pour accueillir un équipage aussi charismatique qu'une bande de PNJs générés aléatoirement.

Là dessus, Bioware Montréal s'est complètement planté et c'est d'autant plus dommage que beaucoup aiment la série pour son background et ses personnages forts.

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Après l'orage...

On peut être déçu par l'histoire, pleurer nos anciens héros, hurler devant ce choix improbable de transformer chaque décryptage du jeu en grille de Sudoku (insupportable !), ou être lassé par l'utilisation abusive du scanner.

Mais la finalité, c'est que l'on y joue quand même ! Pour visiter un nouveau décor, débloquer des compétences encore plus nerveuses et créer le héros parfait, se balader au volant du Nomade (tellement plus agréable à conduire que le Mako), ou affronter un boss gigantesque car le studio s'est bien lâché cette année.

En fait, on y joue comme s'il s'agissait d'un bon shooter qui se serait simplement trompé de nom. Le tout manque de génie, le multi aurait mérité une coop' au lieu de miser sur un dérivé du mode Horde (on repousse des vagues d'ennemis), mais la proposition est dépaysante pour qui aime la science fiction pop-corn et l'action réussie.

Et puis, il faut bien admettre que le pauvre débarque à la fin d'un mois fabuleux, et où la moindre maladresse saute aux yeux. Gardez donc en tête qu'à défaut d'un grand titre du catalogue Bioware, Mass Effect Andromeda reste un bon jeu.