Dragon Quest Heroes est un jeu de la famille des Musou, ces productions Omega Force qui se caractérisent par une action démesurée où l'on affronte seul des ennemis par pack de mille.
Il va toutefois se démarquer des habituels Dynasty Warriors en puisant ses idées et son rythme du côté du Tower Defense.
Il ne s'agit donc plus de batailler sur une grande carte face à des vagues d'ennemis, mais de protéger un point en posant intelligemment ses défenses. Et des défenses représentées par des monstres que le joueur invoque en récupérant les médailles sur le cadavre de ses victimes.
Ajoutez un habillage extrêmement populaire, celui de Dragon Quest, avec le bestiaire et les héros dessinés par Akira Toriyama (Dragon Ball) et la musique d'origine composée par Sugiyama, et vous obtenez une recette idéale.
Mais pour cette suite, Omega Force a décidé de changer quelques règles.
Ouvrir les frontières
Désormais, le joueur évolue sur différents hubs ouverts reliés par une même capitale, Accordia. Et ce nouvel espace nous rapproche bien plus de l'expérience habituelle des jeux Omega Force.
Chaque carte est ensuite accessible à l'aide de différents téléporteurs, mais le jeu ne profite pas de cette nouvelle ouverture pour ajouter une monture et accélérer le mouvement.
Cette nouvelle liberté a toutefois un revers, Dragon Quest Heroes II perd la dynamique quasi parfaite de son aîné. Résultat, les quêtes se résument trop souvent à d'innombrables allers-retours et certaines batailles sont parfois bien trop longues.
En fait, on perd l'efficacité du précédent jeu, tout en accentuant le côté aventure. Un mal pour un bien.
Renforcer le gameplay
Dragon Quest Heroes II propose quinze personnages jouables (contre quatorze dans le précédent) dont dix inédits.
Certains ont été créés exclusivement pour cet épisode, d'autres nous viennent des anciens jeux Dragon Quest. Et les héros retirés ne manquent pas puisque l'on retrouve des gameplays similaires (Angelo remplace Bianca, Maribel rappelle Isla en mieux, etc).
La grande variante concerne les deux héros principaux qui peuvent débloquer de nouvelles classes si le style de départ ne vous correspond pas. Vous pourrez jouer un style guerrier, artiste martial, prêtre, voleur ou mage, et en maîtriser plusieurs pour en débloquer d'autres (guerrier + artiste martial = gladiateur).
Ajoutez à cet ensemble, la possibilité d'incarner certains monstres que vous invoquez, et vous obtenez une formule bien plus généreuse... mais aussi un nouveau revers dans les dents !
La gourmandise de l'est
Le jeu ne renie jamais ses origines japonaises. On le ressent dans le style de combat, la démesure de certaines attaques spéciales, la direction artistique, ou les boss vers la fin avec leur barre de vie interminable.
Mais surtout, le jeu ne renie pas cette overdose de farming qui caractérise les productions japonaises. Ainsi, il nous a fallu plus de vingt heures pour maîtriser seulement l'épée jumelle de départ (les armes ont un niveau que vous améliorez pour débloquer de nouvelles statistiques et attaques).
Et vingt heures, c'est environ le temps nécessaire pour atteindre la dernière partie du jeu. On aurait donc apprécié que le farming soit moins laborieux pour tester différentes armes au maximum et classes de héros.
Et cet aspect digne d'un MMORPG s'explique sans doute par l'arrivée d'une option multijoueur. Car oui, Dragon Quest Heroes II partage quelques arènes du solo à deux et un donjon spécial à quatre pour XP à plusieurs. Mais n'attendez rien de glorieux, le multi reste gadget.
On aurait surtout préféré une coopération constante et deux fois moins de farming en solo ! Même si le temps varie en fonction du jour (différents bonus sont libérés chaque jour de la semaine).
Un bilan positif
C'est indéniable, Dragon Quest Heroes II est un bon jeu et une proposition plus ambitieuse.
À l'inverse, l'interminable maîtrise des armes et l'intérêt des quêtes annexes rendent l'expérience un peu laborieuse par moment. On aurait souhaité aussi quelques événements plus épiques (le premier était plus proche des RPG Dragon Quest) et un boss de fin qui ne se dévoile pas aussi tardivement dans l'histoire.
Mais puisqu'on ne l'a pas lâché depuis une semaine dès qu'un peu de temps libre se présentait, c'est qu'il est moins surprenant mais globalement très réussi !
En espérant la prochaine fois que les développeurs ajoutent des montures, une vraie option multijoueur, et un abandon du public PS3 (au Japon uniquement) pour profiter d'un moteur plus présentable. Car on rêve d'évoquer le jeu parfait, et il a le potentiel pour le devenir.