Parmi les mangas très régulièrement adaptés en jeux vidéo, on trouve forcément l’oeuvre Dragon Ball d’Akira Toriyama, et notamment sa déclinaison “Z” qui a donné lieu à de noooombreux épisodes ! Le dernier venu a fait grand bruit sur la toile depuis des mois, aidé par des graphismes bluffants de fidélité et des combats très spectaculaires. Est-ce suffisant pour en faire un excellent jeu ? Installez-vous confortablement sur votre nuage magique (à défaut votre siège ou canapé) et prenez donc un petit haricot senzu, car la réponse s’est glissée dans les lignes qui suivent !
Après un Dragon Ball Xenoverse 2 plutôt concluant sans pour autant révolutionner le genre, Bandai Namco a décidé de frapper un grand coup. Hop, changement de développeur : bye-bye Dimps et (re)bonjour Arc System Works, studio réputé pour ses Guilty Gear, BlazBlue et l’excellent Dragon Ball Z : Extreme Butōden sur 3DS. Bam ! Nouveau moteur graphique : l’Unreal Engine 4, méconnaissable tant le rendu visuel est fidèle à la série animée. C’est bien simple, jamais un jeu Dragon Ball n’a eu autant de pêche et nous a autant flatté la rétine.
Qui plus est, le titre demeure très fluide, les animations sont soignées, et les effets visuels s’avèrent globalement pertinents - très nombreux, ils nuisent un brin à la lisibilité mais font le show. N’oublions pas également la somme de petits détails cool qui donnent de la vie à l’ensemble, les fins de round explosives impliquant la destruction du décor ou encore l’arrivée ultra punchy des combattants. Vous l’aurez compris : techniquement, DB FighterZ nous assène une claque mémorable.
Une forme éblouissante au service du fond
La forme s’est sympa, mais qu’en est-il du fond ? Rappelons qu’il s’agit avant tout d’un jeu de combat ; comprenez que même s’il y a des modes solo, dont on apprécie la présence, la valeur du titre réside dans les combats que vous allez livrer contre vos amis, dans le salon ou en ligne.
Les affrontements, très intenses et dynamiques, sont sur une base de combat en 3 vs. 3, qui rappelle d’autres titres du genre comme les King Of Fighters ou Ultimate Marvel Vs. Capcom. Chaque équipe comporte trois participants, jouables chacun à leur tour. Chaque héros peut être incarné et ceux qui sont “sur la touche” peuvent tout de même offrir un soutien particulier, tout en récupérant un peu de vie s’ils ont été blessés. En cas de K.O. d’un héros, un autre de ses camarades le remplace après une petite interlude classieuse à souhait ! Vous l’avez deviné, pour terminer la bataille globale, il faut donc mettre toute l’équipe adverse hors-service.
Assez accessible de prime abord (on peut marteler une seule touche pour enchaîner les combos de base et les coups spéciaux se font facilement), le gameplay de Dragon Ball FighterZ se révèle finalement bien plus riche et technique qu’il n’y paraît. Outre les traditionnelles barres de vie et de Ki (nécessaire pour réaliser les plus gros coups spéciaux, certaines “transformations” mais aussi la téléportation), on retrouve un bon lot d’actions possibles : plusieurs types de coups de poing et de pied, les kikohas, différents sauts et gardes, une action casse-garde, la recharge de Ki, le changement de combattants, l’appel à chaque soutien, le coup du dragon, les “dash” avant et arrière, etc. Sans oublier évidemment des combos aussi longs que dévastateurs, pour solliciter votre mémoire ainsi que votre dextérité.
Pour appréhender au mieux les subtilités du jeu - et éviter de sévères désillusions en multi -, il est absolument nécessaire de passer par l’entraînement avant de se frotter sereinement à d’autres joueurs, surtout en ligne. A ce propos, la plateforme online nous a paru satisfaisante et stable. Nos parties se sont déroulées sans accroc et nous avons apprécié de pouvoir regarder les combats d’autres joueurs pour nous améliorer, tout en réagissant à certains moments forts grâce à des vignettes qui traduisent notre émotion à un instant donné. On apprécie également d’avoir un filtre pour éviter de tomber sur des joueurs adeptes du “rage quit”.
Un peu, Goku, à la folie
L’autre bonne surprise, c’est que les modes de jeux et possibilités sont suffisamment riches pour nous divertir durant de longues heures, en compagnie de la vingtaine de héros et de la dizaine d'arènes proposées de base.
Niveau casting, citons notamment Friezer, Nappa, Goku Super Saiyen (aussi décliné en version Super Saiyan Blue), Goku Black, Trunks Super Saiyen, Super Vegeta (dispo également en forme “SSB”), Beerus, Hit, deux versions de Buu, Gohan adulte, Super Gotenks et Ginyu. Pas aussi nombreux que dans les jeux Tekken ou les Dragon Ball Z Budokai Tenkaichi du même éditeur, ces héros ont le mérite d’être tous intéressants et bien différents. Ainsi, même si les commandes “de base” sont similaires, certains sont plus faciles d’accès et passe-partout, d’autres se montrent plus exigeants et puissants une fois maîtrisés.
Certes, tous les fans n’y trouveront pas forcément leur héros de coeur ou leur transformation préférée et quelques combattants paraissent un peu plus performants que d’autres. Cependant, la qualité du titre est d’ores et déjà telle que l’on ne peut que saluer le boulot d’équilibrage remarquable d’Arc System Works, aussi bien au niveau du casting que du gameplay. A ce titre, il est appréciable de voir que des personnages “mineurs” comme Tenshinhan, C-16 ou Yamcha ont une vraie pertinence en tant que combattant principal ou soutien.
Une histoire originale avec une combattante inédite
Notez qu’en plus du traditionnel mode Arcade et des modes multijoueurs, assez convenus mais efficaces (matchs amicaux, classés et combats en arène), le jeu dispose d’un mode Histoire qui peut vous occuper sans problème durant une dizaine d'heures. Le petit plus pour les fans, c’est l’arrivée d’un personnage inédit, la voluptueuse cyborg C-21, créé spécialement pour le jeu et validé par le mangaka Akira Toriyama “himself” !
Cela donne lieu à une aventure originale, pas forcément captivante et assez répétitive, malgré quelques dialogues bien sentis. Le scénario ne constitue qu’un prétexte pour nous inviter à enchaîner des combats, entre deux déplacements sur une sorte de plateau à chemins multiples.
Cela dit, l’épopée a le mérite d’exister et de nous inculquer progressivement les bases du système de combat. Comme tous gros fans de la série, on apprécie d’avoir les voix officielles japonaises du dessin animé, tout en regrettant l’absence des musiques officielles (elles arriveront en DLC payant).
Mais ne faisons pas trop la fine bouche puisque, en l’état, Dragon Ball FighterZ est une bénédiction pour les fans de l’univers DBZ, qui attendaient depuis des années un jeu de combat en 2,5D aussi qualitatif que fidèle. Il va sans dire que ce dernier a un vrai potentiel pour les soirées entre amis et sur la scène e-sport. Chapeau bas aux développeurs et rendez-vous en ligne pour voir qui est le meilleur sur cet excellent Dragon Ball FighterZ, disponible sur PS4, Xbox One et PC (Steam) !
Verdict
Inspiré par les meilleurs jeux de combat en 3 vs. 3, Dragon Ball FighterZ est un titre qui fera date, aussi bien au niveau des adaptations de la licence Dragon Ball qu'au niveau des meilleurs titres sortis en 2018. Ultra-fidèle artistiquement et vraiment plaisant à jouer sur la durée, en local comme en ligne, le bébé d’Arc System Works et Bandai Namco est une franche réussite !
Damien Quattrociocchi