Une approche des jeux d’horreur aussi singulière qu’efficace
Alors que Resident Evil tend à s’imposer dans le domaine du survival-horror, Silent Hill marque les esprits d’une manière bien différente. Là où le titre de Capcom proposait une approche frontale des mécanismes de la peur, l’œuvre de Keiichiro Toyama se distingue par un traitement plus psychologique, voire insidieux. Si l’on se confronte à des monstres, la peur de l’inconnu est autrement plus saisissante. Elle se traduit notamment par une obscurité quasi totale des environnements intérieurs et un brouillard permanent dans les rues.
Une trilogie initiale qui relève du chef-d’œuvre
En 2001, Silent Hill 2 confirme cette ambiance malsaine et oppressante avec un titre exceptionnel et souvent considéré comme le meilleur opus de la série. Des personnages torturés, une quête désespérée, des thématiques fortes telles que le suicide ou le deuil de l’être aimé… La maturité de la saga s’affirme avec un contexte émotionnel prégnant (et inédit jusqu’alors) dans l’industrie vidéoludique. Silent Hill 3 s’avance comme l’épisode de la continuité avec une plongée dantesque toujours plus éprouvante pour les nerfs et les protagonistes.
Des projets sur tous les fronts et une volonté d’évoluer
Par la suite, Silent Hill 4: The Room est un épisode plus singulier dans sa trame narrative, car il privilégie une tonalité propre aux polars des années 1950. La saga cherche à se renouveler. En 2006, le film de Christophe Gans se distingue par le respect de l’œuvre originale. À ce jour, cette production constitue la meilleure adaptation d’un jeu vidéo sur grand écran. Après une itération sous forme de préquelle, Silent Hill Origins, Silent Hill: Homecoming est confié à un studio américain. L’orientation vers l’action partage la communauté de fans.
Changement de ton et d’approche pour les épisodes suivants
Les puristes préfèrent se tourner vers le remake du premier opus : Silent Hill: Shattered Memories. Il n’est désormais plus possible de tuer les ennemis et les relations avec les protagonistes ont une influence sur l’intrigue. Ce dernier point est repris dans Silent Hill: Downpour. Celui-ci propose une maniabilité plus fluide et un système d’énigmes à difficulté variable. Pour cet épisode, on notera l’absence des compositions d’Akira Yamaoka dont les sonorités envoûtantes et mélancoliques contribuent grandement à l’atmosphère angoissante des jeux.
Quel avenir pour Silent Hill ?
En 2014, un nouveau volet est en chantier et non des moindres. À la réalisation, Hideo Kojima (Metal Gear solid) collabore avec Guillermo del Toro et Norman Reedus. Une association qui relève du fantasme vidéoludique. Sobrement intitulée P.T., la démo se révèle un préambule à Silent Hills. On découvre en vue subjective une maison hantée percluse d’énigmes et de spectres. Malheureusement, le développement se conclut de manière abrupte. En raison des nouvelles orientations stratégiques de Konami, le projet est annulé en 2015. Depuis, la saga semble au point mort…
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