Pour ou contre une évaluation orale ? Le Baccalauréat vous semble-t-il adapté pour accéder aux études supérieures ? Souhaiteriez-vous davantage de contrôle continu ? Ce sont les questions que le gouvernement a directement posées aux lycéens de toute la France à travers son enquête. Objectif : réformer et revaloriser le baccalauréat, en simplifiant son organisation et en affirmant sa fonction d’accès à l’enseignement supérieur.
Les premières pistes de réflexion
Parmi les premières pistes de réflexion envisagées par le groupe de travail de Pierre Mathiot, professeur des universités agrégé, missionné par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, la suppression des filières S, ES et L. En effet, la réforme du Bac s’accompagnera inévitablement d’une réforme plus globale du secondaire. En cause, les inégalités entre les filières face à l’accès de plus en plus difficile aux études supérieures. Ainsi, l’idée de Bac modulaire est étudiée : chaque lycéen serait libre de choisir les matières majeures et mineures qu’il souhaite étudier. Un modèle « à la carte » inspiré des collèges anglo-saxons.
Autre point de révision, la part donnée au contrôle continu dans l’obtention du Baccalauréat. Il devrait être plus présent après la réforme, avec le passage à 4 matières examinatrices en classe de Terminale. Contre 8 à 9 épreuves aujourd’hui selon la filière choisie. La maîtrise des matières restantes des lycéens serait alors évaluée en contrôle continu, soit tout au long de l’année. De quoi « en finir avec le bachotage », selon Jean-Michel Blanquer dans une interview donnée au Parisien.
Parallèlement à l’ouverture de la nouvelle plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur, Parcoursup, le ministre entend bien appuyer sur le rôle déterminant des professeurs dans l’orientation professionnelle des lycéens. Conseil, suivi et bonne connaissance des différents secteurs d’activités seront donc les futures missions des enseignants. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il assure que l’apprentissage débutera dès la classe de seconde.
Un chantier déjà controversé
Suite à la révélation de ces premières pistes de réflexion, la tournure que s’apprête à prendre la réforme du Baccalauréat ne fait pas l’unanimité. Le Syndicat national des enseignants du Second degré (Snes) monte au créneau. Dans leur ligne de mire : la possibilité d’un Bac à la carte entraînant la suppression des filières. Pour le syndicat, le système « risquerait d’aggraver les déterminismes sociaux et de genre ». A contrario, cela ne semble pas déranger les parents d’élèves puisqu’ils seraient 75% à y être favorables, selon un sondage BVA.
Par ailleurs, une autre étude Snes, plus tôt en décembre, semble aussi douter de la réduction du nombre d’épreuves passées en classe de terminale. Parmi les 2 263 enseignants qui ont participé à l’enquête, 64,3% n’y sont pas favorables. Et presque 70% réfutent le recours au contrôle continu pour évaluer les lycéens dans le cadre du Baccalauréat.
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