Orientation, carte des formations diplômantes, statut de l’apprenti, financement : la réforme de l’apprentissage menée par la ministre du Travail Muriel Pénicaud se veut profonde. Et pour cause, le gouvernement Macron entend bien faire de l’apprentissage une filière d’excellence, à l’image de l’Allemagne, de la Suisse ou encore du Danemark, à tel point que certains journaux parlent de « révolution copernicienne ».
Le chantier est vaste, et le défi immense. Car, rappelons-le, l’apprentissage permet aux jeunes âgés entre 16 et 25 ans de poursuivre leurs études tout en s’insérant dans la vie active en tant que salarié. Autrement dit, l’enjeu c’est l’emploi. Alors, en attendant que le projet de loi ne voie le jour, découvrez les thèmes qui seront abordés, et ce qui pourrait bien changer pour les nouveaux apprentis.
Un dispositif d’orientation renforcé
Accessible aux jeunes âgés entre 16 et 25 ans, et ce, du CAP au master, l’apprentissage ne concerne pourtant que 7% de jeunes. Soit 420 000 pour l’année scolaire 2016 - 2017. Et pour cause, l’alternative souffre toujours de sa mauvaise image auprès des Français. Pour remédier à cela, le gouvernement compte bien démocratiser la formation en élargissant son accès aux niveaux Bac, CAP et BEP. Dans une même volonté, il souhaite élargir le cercle des formations éligibles au CPF, le compte personnel de formation. De quoi bannir les préjugés sur les apprentis en col bleu.
Un statut valorisé
Considérés comme des salariés bénéficiant des mêmes avantages (congés payés, titres restaurants, ancienneté…), et affiliés au régime général comme n’importe quelle personne employée en CDD ou en CDI, les apprentis n’ont toutefois plus la cote auprès des entreprises. Et pour cause, leur formation ne semble plus matcher avec leurs besoins. S’ils ne bénéficient pas d’un solide réseau, les jeunes peuvent rapidement être mis sur le banc de touche.
Pour répondre à ces difficultés, le gouvernement promet de faciliter les embauches avec une aide et un guichet unique pour les entreprises, mais aussi et surtout d’adapter les formations aux besoins du marché.
Un financement plus conséquent
Selon les derniers chiffres du CNEFOP (Conseil national de l’Emploi, de la Formation, et de l’Orientation professionnelle), en 2013, l’apprentissage représentait 8,5 milliards d’euros, État, entreprises et régions compris.
Avec la réforme, on peut s’attendre à ce que le budget accordé à l’apprentissage et aux CFA, Centres de formation des apprentis, soit augmenté. Fin septembre, le Premier ministre Édouard Philippe avait d’ores et déjà annoncé qu’une enveloppe de 15 milliards d’euros étalés sur cinq ans serait attribuée à la formation professionnelle. Dont 11 milliards pour financer les formations des chômeurs longue durée et des jeunes peu qualifiés et éloignés du marché du travail.
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