Ragnarök : une fin du monde d’actualité
La série Ragnarök est une adaptation libre et contemporaine de la mythologie scandinave. Depuis quelques années, le sujet a bénéficié de la notoriété des films Marvel, notamment ceux issus de la saga Thor. Cette production norvégienne s’éloigne sensiblement d’une aventure à grand spectacle et des blockbusters hollywoodiens.
Magne, le personnage principal, hérite des pouvoirs du dieu Thor, mais l’intrigue ne se contente pas d’aligner des affrontements présageant d’une fin du monde imminente. On distingue de nombreuses allusions aux légendes qui inspirent le fil narratif et le cadre de l’histoire. De plus, Ragnarök s’adresse à un large public avec les préoccupations écologiques, les relations adolescentes compliquées et l’acceptation de la différence.
Qu’est-ce que le Ragnarök dans la mythologie scandinave ?
Dans la mythologie nordique, le Ragnarök est l’équivalent de l’Apocalypse biblique. On le retrouve dans différents textes, mais la référence la plus connue demeure le poème de La Voluspa au sein de l’Edda poétique. D’ailleurs, ce terme est emprunté pour baptiser la ville où se déroule la série Ragnarök. Le cataclysme prophétique succède à de nombreuses catastrophes. Tremblements de terre, volcanisme, changements climatiques… Des conflits entre les peuples précèdent un hiver de trois ans. Alors que la guerre fait rage entre les dieux, l’humanité est décimée, presque anéantie.
La fin d’un monde qui augure d’une renaissance…
Mais le Ragnarök n’est pas une fin en soi, ni même annonciateur de la disparition de la vie. Le mythe ne s’arrête pas à la destruction totale du monde. La légende est également synonyme de renaissance. De nouvelles demeures se bâtiront sur les ruines des anciens royaumes, tandis qu’un couple d’humains (Lifthrasir et Lif) repeuplera la Terre. La finalité du Ragnarök ne constitue pas l’anéantissement du mal, mais le terme du combat avec le bien. Il n’y a donc pas de vainqueur entre l’ombre et la lumière. Pour simplifier l’idée, il s’agit d’un nouveau départ après la fin d’un monde.
Le Ragnarök dans la culture populaire
Avant de devenir une série à succès, le Ragnarök a inspiré bon nombre d’auteurs et d’artistes. On songe au Crépuscule des dieux de Richard Wagner, ainsi qu’à d’innombrables œuvres musicales. Le métal nordique s’en inspire allègrement à travers des textes y faisant clairement référence. On peut même évoquer le groupe de néofolk Wardruna qui lui a consacré un album entier, sobrement intitulé "Ragnarök".
Côté cinéma, on a vu l’influence évidente du mythe sur l’univers Marvel. On y fait aussi allusion à plusieurs reprises dans la série Vikings. Le jeu vidéo n’est pas en reste avec la refonte de la saga God of War, dont le dernier opus est sous-titré Ragnarök. On peut aussi s’attarder sur les nombreux clins d’œil de la franchise Final Fantasy. Le Ragnarök est également au centre du roman American Gods de Neil Gaiman.