En France, le taux de vente du livre numérique représente 5% du chiffre d’affaire de l’édition, selon le site Challenges. Aux USA, l’ebook est également minoritaire, mais représente tout de même 23% des ventes de livres. Eh oui, les Français restent très attachés à l’objet livre, et se montrent rétifs au format numérique. Chaque année, le baromètre SOFIA/SNE/SGDL, qui porte sur les usages de la culture numérique, est publié. Celui de 2017 note une stabilité concernant la lecture d’ebook par les Français : 21% des lecteurs qui lisent plus de 20 livres imprimés par an sont aussi des lecteurs d’ebooks. Les lecteurs de livres numériques sont aussi des dévoreurs de livres assidus, puisque 43% d’entre eux affirment avoir lu d’un livre il y a moins d’un mois. Enfin, 73% des lecteurs d’ebooks ont obtenu une partie de leurs livres gratuitement. Un résultat qui est peu surprenant : l’essor du livre numérique peut, à terme, amener les mêmes questionnements que celui qui a agité l’industrie musicale. Encore faudrait-il que la liseuse attire en masse, ce qui n’est pas encore le cas.
L’attachement sensoriel des lecteurs à l’objet livre
Les amoureux des livres pourront tous vous parler pendant des heures de l’attrait qu’ils éprouvent pour cet objet. Il est bien compréhensible : un livre, ce n’est pas seulement une suite de mots imprimés sur du papier. C’est un objet que l’on peut feuilleter, qui a une odeur particulière (qui n’a jamais aimé sentir un livre neuf ?) et dont on peut apprécier le papier et la couverture au toucher. C’est aussi un objet, parfois très beau si l’édition est soignée, qui peut orner votre étagère, la remplir, et en faire une bibliothèque. Certains lecteurs vous parleront aussi de leurs livres usés parce que lus et relus, « livres doudous » indispensables à lire quand tout va mal.
Bref, un livre, c’est aussi un objet à forte valeur sentimentale, qui possède une âme. Tout le contraire, en apparence, d’un ebook. Cela explique les réticences des lecteurs à opter pour une liseuse… Et pourtant ! Sans s’opposer au livre papier, la liseuse peut être l’accessoire qui complète votre bibliothèque d’intelligente manière.
La liseuse, l’outil qui ouvre la porte vers des livres oubliés par les maisons d’édition
La liseuse est parfois diabolisée, et montrée comme le nouveau moyen de priver les auteurs de leurs revenus. Avec la numérisation des ouvrages, de nombreuses plateformes sont en effet apparues, afin que les lecteurs puissent se procurer gratuitement et illégalement tous les livres qu’ils souhaitent. Le fait est indéniable. Cependant, la liseuse permet aussi de lire dans des conditions optimales des livres qui ne sont désormais accessibles au plus grand nombre que par le web : ceux tombés dans le domaine public. Des sites comme Project Gutenberg, Archive.org ou encore Wikisource mettent légalement en ligne, en format kindle et epub, des ouvrages qui ne sont plus proposés par les maisons d’édition. Mais aussi, avantage du domaine libre, des œuvres d’auteurs connus (en tout cas de ceux dont la mort remonte à soixante-dix ans). C’est donc l’occasion pour les curieux de télécharger gratuitement les Essais sur la peinture de Léonard de Vinci, l’intégrale d’Alexandre Dumas ou celle de Conan le Barbare par Robert E. Howard. Et ce en toute légalité !
Autre avantage : la liseuse allège votre valise quand vous partez en voyage. C’est une véritable bibliothèque portative qui ne pèse pas lourd ! Certaines liseuses ont aussi des écrans mats, sans surbrillance, qui rendent donc le même effet que si vous lisiez une page papier. Pas d’yeux qui piquent à l’horizon, donc.
Finalement, la liseuse n’a pas forcément vocation à remplacer l’objet livre. Mais elle peut le compléter, en apportant un supplément aux lecteurs les plus curieux et les plus insatiables.
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