Florent a deux vies : secrétaire administratif au rectorat de Rennes le jour, e-sportif de renommée internationale le reste du temps. Un double casquette qui lui permet de prendre de la hauteur sur sa passion : le gaming, et de nous livrer son éclairage sur l’évolution de l’univers du jeu vidéo.
Qu’est-ce qu’un joueur semi-professionnel ?
Je suis passionné de Super Mario Kart depuis l’âge de 10 ans et dans le circuit de la compétition depuis 2005. J’ai gagné 7 titres de champion du monde. Mais je ne vis pas du gaming. En revanche je participe à de nombreuses compétitions e-sportives et j’ai un sponsor qui me soutient dans le cadre de mes déplacements et autres challenges.
Comment expliques-tu cette passion ?
Pour moi le choix a été simple : le gaming m’a plu dès le début quand j’étais môme. J’adore tous les jeux de racing (pilotage). Ce qui est intéressant c’est qu’ils combinent deux dimensions : l’aspect stratégique pendant la course où il faut réfléchir hyper vite, et la recherche de performance dans les trajectoires.
Tu t’entraines beaucoup ?
Je joue depuis plus de 12 ans de manière compétitive. Pendant longtemps je jouais 3-4H par jour en semaine et 7 à 8H par jour le week-end. Là je baisse un peu le rythme, même s’il faut accélérer les entrainements à l’approche d’une compétition ou d’un événement.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite devenir gamer au niveau professionnel ?
De travailler par plaisir. Trouver un domaine particulier du jeu vidéo qui lui plait. Plus on aime plus on est performant. Le côté ludique doit toujours être présent : c’est l’essence du jeu vidéo.
A quels types d’événement participe un champion du gaming ?
Il y a tout d’abord les compétitions ou tournois, en France et partout dans le monde. Et puis les événements comme par exemple des festivals destinés à faire découvrir les dernières nouveautés au public. Le jeu vidéo brasse tous les types de domaines.
Je suis membre de la Fédération Française de Super Mario Kart. A ce titre je suis régulièrement sollicité par des organisateurs d’événements qui souhaitent proposer des activités autour du rétro-gaming.
Justement, comment expliques-tu cette tendance vintage dans l’univers du jeu vidéo ?
Ces jeux ont un parfum d’enfance, ils ont une dimension affective : leur succès repose sur la nostalgie des premières heures passées sur ce genre de support quand on est gamin.
On trouvera toujours du plaisir à rejouer à nos vieux jeux sur nos vieilles consoles, cet univers qui nous a marqué étant jeune ! Le grand retour des consoles de jeux des années 90 en témoigne.
Les jeux rétro incarnent-ils l’avenir du gaming ?
Il y a évidemment une tendance à l’innovation avec le développement des jeux conçus pour être de plus en plus proches de la réalité, avec un côté immersif de plus en plus poussé. Les jeux vidéo de demain amèneront probablement les gamers à “entrer” véritablement dans le jeu, à y être actifs avec leur propre corps, à l'aide d'appareils qui reproduisent leurs actions à l'écran et qui leur permettent d'intégrer complètement le jeu. Nous sommes déjà aux portes de cette technologie, avec les casques virtuels notamment.
Mais les jeux vidéo du futur ce sont aussi les jeux d’hier, parce qu’ils font appel à quelque chose d’éternel.