L'engouement des Français pour la randonnée sur Instagram

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L'engouement autour de la randonnée se ressent jusque sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram "J'peux pas j'ai rando" enregistre des milliers d'abonnés depuis quelques mois partageant les clichés des Français pratiquant cette activité. Grâce à cette communauté grandissante, Tyzer, le fondateur du réseau, n'hésite pas à mettre ses abonnés à profit pour sensibiliser à l'environnement et témoigner de l'esprit de la montagne. ©AFP/ ETX

La rando, ça marche! Depuis deux ans, la randonnée monte dans le cœur des Français, devenant même leur activité préférée durant les vacances. Avec le confinement, elle est devenue une pratique plus régulière qui offre aux Français confinés un vrai bol d'air et elle devrait le rester sur du long terme. Ce nouvel intérêt se remarque jusque dans les hashtags et les photos sur les réseaux sociaux.

Tyzer a lancé son compte Instagram "J'peux pas j'ai rando" en juin 2019, dans l'idée de "rassembler des gens". A l'époque, son compte peine à décoller et atteint timidement le millier d'abonnés fin 2019. Puis vient le premier confinement et son compte devient pour lui un échappatoire. "Je ne suis pas à plaindre, je vis à la campagne dans une grande maison. J'avais juste du mal à accepter cette rupture de liberté", raconte cet amoureux de la nature sur son site internet. Et puis, le boom.

De 3.500 à 38.000 abonnés en un an

L'envie de nature après de longs mois enfermés et l'impossibilité de partir en vacances à l'étranger favorisent la pratique de cette activité durant l'été. Depuis un an, les ventes de topoguides ont augmenté de 40% selon la Fédération française de randonnée pédestre. La vente de matériel a grimpé de 15% révèle l'Agence France Presse. Côté digital aussi la hausse se remarque. En juillet 2021, "J'peux pas j'ai rando" cumule 38.000 abonnés, contre 3.500 l'année d'avant.

Sur le réseau social, la nouvelle communauté vient chercher des conseils sur le matériel, des recommandations de randonnées et souhaite faire publier ses clichés d'aventures. "Ça me fait plaisir. Quand j'ai le temps de recommander, je conseille des chaussures, des sacs...", avoue Tyzer, 33 ans. Maintenir cette dynamique demande cinq heures par jour de présence au fondateur du compte. "J'essaye de répondre à tout le monde, mais je me suis fait à l'évidence, je ne peux plus. Ce n'est pas un travail à temps plein, je dois concilier avec ma vie de famille et mon emploi", raconte le Toulousain qui reçoit entre 200 et 500 messages par jour le week-end. 

L'objectif de départ est atteint : développer une communauté, un réseau d'entraide et de rencontre entre randonneurs assidus ou plus ponctuels. "Sur Instagram, il y a tout type de personne, mais je remarque certains profils qu'on ne voyait pas avant [dans le monde de la rando] : les jeunes et une population de citadin".

Sensibilisation à la nature

Ces nouveaux profils ont tendance "à consommer la nature et kiffer un peu égoïstement". L'engouement pour la randonnée entraîne des comportements dégradants ou dangereux chez les prosélytes. "Les lacs de montagne sont très convoités. Certains montent manger autour de l'eau avec leur sac de course et partent sans ramasser. Quand tu passes derrière, tu retrouves des monticules de déchets sur les plus beaux spots", explique Tyzer.

Alors Instagram sert aussi à sensibiliser et mener des actions. Récemment, Tyzer a sollicité la communauté pour ramasser les déchets sur une plage des Landes. "L'objectif à terme est d'aller ramasser des déchets le week-end en montagne, même si cela reste délicat à organiser".

©AFP/ ETX