Le syndrome de l’imposteur, cette chose fichtrement tenace

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Vous vous sentez illégitime au travail, ou vous avez l’impression d’être nul et que vos collègues vont bien finir par s’en apercevoir. Ce sentiment désagréable s’appelle le syndrome de l’imposteur. Comment se manifeste-t-il, et surtout, comment s’en débarrasser ?


Depuis que vous avez été embauché, vous avez peur de ne pas être à la hauteur au boulot. D’ailleurs, vous n’en revenez tout simplement pas d’avoir été retenu. Vous êtes persuadé que vous avez été sélectionné sur un coup de chance, ou que le recruteur vous a surestimé. Vous avez toujours peur d’être convoqué par votre chef d’équipe pour qu’il souligne les erreurs monumentales que vous avez faites pendant vos dernières missions. Sauf que ça n’arrivera jamais, bien entendu, parce que vous êtes bon dans ce que vous faites et que… vous souffrez du syndrome de l’imposteur.
 

Un syndrome particulièrement vivace chez les autodidactes

Assez logiquement, ce syndrome se manifeste davantage chez les autodidactes. Exemple concret : vous avez réussi à décrocher un job au sein d’une rédaction alors que vous n’avez fait aucune école de journalisme, contrairement à vos collègues. Vous avez fait un Master de Lettres, et complété votre CV en écrivant des articles pour des sites web ou des blogs. Résultat : vous avez constamment peur que vos collègues découvrent que vous n’êtes pas fait pour votre boulot et vous virent.

Vous êtes loin d’être seul à souffrir de ce syndrome. On estime à 70% le nombre de personnes qui l’auraient déjà ressenti. Paradoxalement, il touche les personnes qui ont le moins de raisons de se considérer comme des imposteurs : ce sont souvent des gens déterminés, intelligents et qui réussissent ce qu’ils entreprennent. Le syndrome de l’imposteur fait notamment partie des caractéristiques des personnes à haut potentiel.

Les conséquences de ce syndrome sont problématiques, puisque ceux qui le subissent ont tendance à se dénigrer. S’imaginant qu’ils ont volé leur place, ils pensent donc ne pas la mériter… Eh oui, le syndrome de l’imposteur est une manifestation flagrante d’un manque de confiance en soi !


Non, vous n’avez pas volé votre place et oui, vous avez des qualités !

Le plus souvent, ceux qui souffrent du syndrome de l’imposteur réagissent de deux manières : l’overdoing ou l’underdoing. Pour clarifier les choses :

  • L’overdoing, c’est le fait de fournir une quantité énorme de travail et d’énergie dans une mission. Si elle réussit, celui qui souffre du syndrome de l’imposteur attribue son succès au travail qu’il a fourni, et non à ses qualités personnelles.

  • L’underdoing, c’est le fait de se préparer à un échec. Par exemple, en révisant trop peu pour un examen, ou en n’effectuant pas une mission aussi bien qu’elle pourrait l’être. Si l’examen ou la mission échouent, celui qui subit le syndrome de l’imposteur y est mentalement préparé. Le problème… c’est que ça renforce son sentiment d’illégitimité !

Il existe pourtant des moyens de lutter contre ce syndrome. Même si ça peut être difficile, que vous vous mettez une pression énorme et que vous avez l’impression que vos proches attendent beaucoup de vous. La première chose, c’est de reconnaître que vous avez le syndrome de l’imposteur. Parce que si vous êtes conscient de l’avoir, et que vous savez comment il fonctionne… vous admettez aussi que vous avez des qualités !

L’étape suivante, c’est de regarder en arrière et de voir tout ce que vous avez réussi. Ces résultats concrets vous aideront à voir, concrètement, que vous êtes doué. Enfin, il faut arrêter de penser constamment aux attentes de vos proches, de vos collègues, ou à la façon dont ils considèrent votre travail. S’en préoccuper un peu, c’est normal. Y penser en permanence au point de vous rabaisser, c’est un problème ! Bien sûr, vous ne vous sentirez pas plus apaisé du jour au lendemain, mais prendre conscience de tout ça, ce sera déjà une belle avancée.

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