La France a toujours peur d’utiliser le numérique dans la formation professionnelle

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Les acteurs français de la formation professionnelle doivent s’adapter rapidement à leurs confrères européens. C’est en tout cas ce que recommande une étude du cabinet Roland Berger, qui pointe du doigt une véritable « disruption digitale ». A quel point la France est-elle en retard sur les autres pays, et quelles solutions sont possible ?

Avec l’apparition du numérique et de l’enseignement à distance, la formation professionnelle évolue et connaît de nouvelles formes. « Les modalités innovantes de formation professionnelle progressent en Europe », peut-on lire dans l’étude du cabinet Roland Berger parue en mars dernier. Et si l’offre globale de formation professionnelle mélange de plus en plus de supports (en salle, en ligne, multimodales…), la France reste encore à la traîne sur ces nouveaux modes d’apprentissage. Ainsi, elle présente le plus faible taux de formation à distance et multimodale. Et si « un écosystème autour des innovations numériques pour l’éducation » semble petit à petit prendre forme en France, l’étude constate que ses financements sont restreints. Accompagnée par 8 startups, l’Afpa a donc lancé un laboratoire collaboratif, dans le but de développer les innovations pédagogiques et technologiques qui feront évoluer la formation professionnelle.

 

Des innovations (pas toutes) technologiques pour la formation professionnelle

La formation professionnelle se diversifie. Le numérique permet à l’apprenant d’assimiler la théorie chez lui pour une mise en pratique en formation. Des groupes de formations professionnelles se créent autour de plateformes collaboratives, complétées par différentes équipes qui mettent leurs idées en commun. Sans oublier la réalité virtuelle, convoquée par quelques formations pour apprendre la pratique en douceur. Cependant, on note aussi des évolutions notables dans le domaine de la formation, qui ne sont pas forcément technologiques.

L’étude du cabinet Roland Berger note ainsi l’apparition des learning expeditions (« voyages pédagogiques »). L’objectif : utiliser un support comme une découverte de région, des visites d’entreprises ou des rencontres de personnalités pour stimuler la capacité de changement des équipes d’une entreprise. Il y a aussi la gamification, qui transpose les mécanismes du jeu de rôle sur des apprenants. L’apprentissage est à la fois utile et pédagogique. Enfin, on peut mentionner les fablabs (« laboratoires de fabrication ») qui permettent de transformer une idée en objet. Le but : entraîner l’apprentissage grâce à l’action et le partage.

 

Vers une formation plus accessible et ludique ?

L’étude de Roland Berger relève « quatre leviers de croissance et de performance opérationnelle » dans le domaine de la formation. Le premier serait de viser une audience plus large grâce au digital (notamment avec le e-learning et le télé-apprentissage), permettant des formations à moindre coût. Le second levier serait la création de plateformes numériques, qui permettraient aux formateurs de gérer l’ensemble de leurs cours en ligne. Le troisième serait d’adapter les programmes d’apprentissage numériques et d’analyser les données des apprenants, afin de limiter le décrochage et de renouveler leur motivation. Un point qu’il faut nuancer, en prenant en compte la protection des données et de la vie privée de chacun. Quatrième levier : proposer des formats et des contenus différents, et plus adaptés. Mais leur mise en place est coûteuse, et les publics qu’elles visent doivent être familiers du digital.

Comment va évoluer la formation professionnelle dans les années à venir ? Quelles seront les prochaines décisions des organismes de formation ? A la veille d’un nouveau quinquennat, on peut se demander quelle sera la stratégie globale adoptée.

 

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