APB a indéniablement été le feuilleton estival de 2017. Il y a d’abord eu le scandale lié aux 6 000 jeunes qui, fin août, étaient toujours en attente d’une réponse de la plateforme. Ils étaient 3 000 début septembre. Enfin, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, ont annoncé en septembre la fin d’APB. Si tout le monde s’accorde à dire que le système est à bout de souffle, reste à savoir par quoi il sera remplacé.
Evaluer les prérequis des élèves avant leur entrée à la fac
Commençons d’abord par les propositions officielles du gouvernement. On sait déjà que, si APB en tant que tel ne va pas disparaître, la plateforme va être profondément remaniée et que son nom changera : « APB rappelle trop de mauvais souvenirs », a déclaré Frédérique Vidal dans une interview accordée au JDD. La ministre s’est engagée à supprimer le tirage au sort dans les filières non-sélectives. Elle propose de limiter le nombre de vœux possibles sur APB, dans le but d’ « éviter les orientations par défaut ».
Afin de résoudre le problème des amphithéâtres surchargés, Frédérique Vidal suggère de regarder si les acquis des élèves sont en accord avec les filières qu’ils visent. Il s’agirait, en fait, de comparer les acquis des candidats avec les prérequis demandés par telle ou telle filière. En clair : si un élève a passé un bac technologique et qu’il candidate pour une fac de Lettres, il pourrait se voir proposer des formations complémentaires pour atteindre les prérequis qu’il ne possède pas. La ministre évoque aussi une année de remise à niveau destinée aux élèves qui en auraient besoin avant leur entrée à la fac. Enfin, l’orientation serait également un chantier en discussion. Dans l’interview du JDD, Frédérique Vidal évoque l’idée de recruter « étudiants en service civique dans chaque université. Un certain nombre iront présenter les filières dans les lycées ». Et c’est peut-être justement la question de l’orientation qui est le plus à creuser.
Mieux orienter les lycéens : une solution satisfaisante pour tout le monde ?
La solution la plus évidente serait, en fait, de mieux orienter les lycéens. Chaque rentrée, les amphithéâtres des filières non-sélectives sont surchargés en première année de licence… et sont à moitié vides au second semestre. Les décrocheurs sont, pour la majorité, des étudiants qui se rendent compte que la filière qu’ils ont choisie ne leur correspond pas. Alors que, parmi les recalés d’APB, donc ceux qui n’ont pas réussi à obtenir la filière qu’ils souhaitaient, il y a certainement des victimes du tirage au sort, qui auraient parfaitement réussi leur année universitaire !
Savoir quel cursus post-bac on va suivre ne se fait pas en quelques semaines, avant de s’inscrire sur une plateforme. C’est un projet qui doit être mûri et réfléchi. Il serait peut-être judicieux de proposer aux lycéens un suivi de longue haleine, afin de les aider à bâtir leur projet, de savoir où ils en sont, et surtout de bien leur présenter les tenants et les aboutissants de chaque filière. Peut-être les amphithéâtres seront-ils naturellement plus équilibrés ?
Plus d'infos sur DigiSchool : Plus d'1 jeune sur 2 est favorable à la suppression de la plateforme APB